Corridor du Wakhan (Afghanistan)
Année 2000
© Philippe ValĂ©ry
NĂ© à Marseille en 1964, Philippe ValĂ©ry a Ă©tĂ© poussĂ© dès l’enfance à voyager par ses parents, qui avaient eux-mĂŞmes arpentĂ© la planète en tout sens. À l’issue d’Ă©tudes secondaires à Marseille, citĂ© qu’il chĂ©rit, il passe un an à Paris au lycĂ©e Louis-le-Grand et trois autres en banlieue parisienne dans une Ă©cole de commerce rĂ©putĂ©e, l’ESSEC. Son premier emploi le conduit pour trois ans au Japon, oĂą il travaille au consulat gĂ©nĂ©ral de France à Osaka. Il y apprend la langue, qu’il parle couramment. Puis, il quitte l’ExtrĂŞme-Orient pour l’AmĂ©rique latine, qu’il parcourt sac au dos, de la Colombie à la Terre de Feu, de l’Atlantique au Pacifique, employant tous les moyens de locomotion disponibles. Il y a accompli l’ascension de l’Aconcagua (6 959 mètres), point culminant du continent amĂ©ricain, et a notamment traversĂ© à pied, avec deux amis, sur sa longueur maximale de 150 kilomètres, le salar d’Uyuni, le plus grand dĂ©sert de sel du monde, perchĂ© à 3 660 mètres d’altitude sur l’Altiplano bolivien.
Philippe ValĂ©ry recommence à travailler en 1990, pour Coca-Cola. La multinationale amĂ©ricaine lui fait miroiter un transfert en AmĂ©rique latine ou en Asie, mais l’exotisme se limite à Bruxelles. LassĂ© d’attendre une mutation, qui jamais ne viendra en huit annĂ©es passĂ©es dans l’entreprise, il dĂ©missionne pour rĂ©aliser son rĂŞve : la route de la soie à pied, de la porte de chez lui, à Marseille, jusqu’à Kashgar, dans l’ouest de la Chine. ? Cela me prendra moins longtemps d’aller à pied en Asie que d’attendre ma mutation », plaisante-t-il.
De fait, six mois plus tard, après avoir traversĂ© l’Europe, Philippe ValĂ©ry entre sur cet autre continent tant dĂ©sirĂ©. Il continue, toujours à pied, toujours seul, à travers la GĂ©orgie, l’ArmĂ©nie, l’Iran, le TurkmĂ©nistan, l’OuzbĂ©kistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan, le Pakistan en direction de son objectif en Chine. Deux ans et deux mois de voyage?
À son retour, Philippe ValĂ©ry erre un an et demi entre sa Massalia natale et son Paris d’adoption, et se consacre à la rĂ©daction de la relation de son voyage. Dans le mĂŞme temps, il rĂ©alise à l’Unesco une exposition de portraits, publiĂ©s depuis dans son livre et dans Le Figaro Magazine, Point de vue, National Geographic, Terre sauvage, Photo, et bien d’autres magazines.
Au terme de cinq annĂ©es sabbatiques, Philippe ValĂ©ry a repris en 2002 un travail salariĂ©, au Japon, à Tokyo. MariĂ© avec une VĂ©nĂ©zuĂ©lienne, Melba, qui lui a donnĂ© NoĂ©mie en 2004, Rafael en 2006 et Amaya en 2007, il a continuĂ©, durant ses rares loisirs, à s’adonner à la photographie. À la fin de 2009, il revient avec sa famille s’Ă©tablir en France, oĂą il occupe le poste de directeur de la Verrerie de Saint-Just, spĂ©cialisĂ©e dans le verre pour le vitrail, avant de s’Ă©chapper à nouveau en CĂ´te d’Ivoire, puis à Almaty, oĂą il est directeur pour l’Asie centrale, le Caucase et la Mongolie de Saint-Gobain. Il retrouve ainsi les terres centrasiatiques qu’il avait parcourues à pied une vingtaine d’annĂ©es plus tĂ´t.