Christian Dedet

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Entre le fleuve Ogooué et le lac Onangué – Gabon
Année 1993
© Christian Dedet
Médecin et homme de lettres, ayant voyagé à de nombreuses reprises en Afrique.

Né à Cournonterral en 1936, Christian Dedet est issu, par son père, d’une lignée de hobereaux languedociens viticulteurs, qui remonte au XVIIe siècle, et, par sa mère, d’une lignée de commerçants remontant au Second Empire. Il passe avec ses deux frères son enfance au château de cette commune au sud-ouest de Montpellier. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, son père ayant créé dans le Gard un cabinet d’expertise comptable, il poursuit ses études secondaires à Alès, assorties de plusieurs séjours linguistiques à l’Istituto ecclesiastico Maria immacolata de Rome. À l’été 1955, avec quelques camarades, il parcourt sac au dos la Grèce continentale, le Liban, la Syrie et l’Égypte : voyage initiatique à la suite de quoi il commence ses études universitaires à la Faculté de médecine de Montpellier.

Au cours de ces études, Christian Dedet publie ses premiers écrits littéraires, sous le regard amical de l’écrivain Joseph Delteil, et anime la revue Les Cahiers de la Licorne, créée par le Néerlandais Henk Breuker, fixé dans le Midi. Il séjourne par ailleurs à plusieurs reprises en Espagne et s’initie à la tauromachie.

Appelé sous les drapeaux en 1963 comme médecin-aspirant, Christian Dedet voit son service réduit à dix-huit mois par la fin de la guerre d’Algérie. Une fois libéré, pour répondre à sa double vocation de médecin et d’écrivain, il choisit d’exercer la médecine thermale à Châtel-Guyon, ville d’eaux auvergnate réputée, ce qui lui permet de se consacrer à l’écriture, à Paris, pendant les sept mois où il n’exerce pas. Cet arrangement parfois acrobatique, toujours heureux, se poursuit pendant plus de trois décennies qu’il partage auprès de Paule Garrigue, peintre-illustrateur des arts du spectacle, qu’il a épousée en octobre 1967. Elle lui donnera une fille, Joséphine, qui est aussi journaliste et écrivain.

Christian Dedet a 20 ans quand, remarqué par les Éditions du Seuil, il publie son premier roman : Le Plus Grand des taureaux, qui retient l’attention du jury Goncourt. Nouveaux récits d’inspiration hispanique, en 1965, avec La Fuite en Espagne. La tauromachie, passion de jeunesse, fera souvent situer l’auteur à ses débuts sous le signe de Montherlant ; le roman Le Métier d’amant, quant à lui, tenant moins du mythe de Don Juan que de L’Homme couvert de femmes, de Pierre Drieu La Rochelle. Toujours au Seuil paraît en 1967 le roman L’Exil, marqué par le récent drame algérien ; puis, à La Table Ronde, le roman La Casse, une traversée ironique et désinvolte des événements de Mai 68 ; enfin, autre roman, chez Julliard, en 1973 : Le Soleil pour la soif, qui se situe dans le cadre de la coopération et des premières années de l’Algérie indépendante.

De ses débuts littéraires en 1961 aux années 1980, Christian Dedet publie, parallèlement à ses propres romans, près de 300 articles : chroniques, pages ou critique littéraire dans les principaux organes de presse. Notamment les hebdomadaires Arts, Le Figaro littéraire, Les Nouvelles littéraires et des textes ou études dans des revues comme La Table ronde, la NRF, La Revue de Paris, La Revue des Deux Mondes, L’Herne. Dans la seule revue du personnalisme chrétien Esprit, dont il sera membre du comité littéraire, 150 études ou notes de lecture, de 1965 à 1982. Il collabore également sur des sujets d’actualité aux quotidiens Le Figaro (les livres du monde arabo-islamique), Le Monde (envoyé spécial en Afrique) et, surtout, à Combat, d’Henry Smadja (nombreux articles d’humeur en une), puis au Quotidien de Paris de Philippe Tesson.

À partir des années 1980, au journalisme littéraire se substitue pour Christian Dedet le goût de l’Afrique et de l’aventure. Il en résulte un récit « vrai » : La Mémoire du fleuve. Cette histoire d’une famille de myénés orungo du Gabon, des débuts de la colonisation aux indépendances et, à travers elle, la fabuleuse destinée du métis Michonet, témoin de toutes les ambiguïtés de l’Afrique, est un des grands succès de presse et de librairie des années 1984-1985 (prix des Libraires, « Apostrophes »). Paraîtront ensuite dans la même veine narrative et anthropologique inspirée du continent noir : Ce violent désir d’Afrique et Au royaume d’Abomey.

Combinant épisodes oubliés et aventures humaines exceptionnelles, Christian Dedet publie en 1986 un nouveau best-seller avec Le Secret du Dr. Bougrat, ce médecin marseillais condamné à tort pour homicide, évadé du bagne de Cayenne et devenu docteur des pauvres au Venezuela. C’est en quête de ce personnage que l’auteur entreprend en 1986 un voyage en Guyane, au Surinam et au Venezuela que retrace le récit Carnets de Guyane, En descendant le Maroni (Transboréal, 2019). Vient ensuite, en 1991, une biographie romancée d’Émile Bertin, ingénieur du Génie maritime français, créateur de la marine japonaise à l’époque Meiji : Les Fleurs d’acier du mikado.

À partir de 2005, Christian Dedet revient à la littérature pure et se tourne vers ses souvenirs. Plusieurs jeunes revues lui demandent alors d’évoquer les grands écrivains qu’il a connus : Céline, auquel il rendit visite à Meudon trois jours avant sa mort, Montherlant, Delteil, Jouhandeau, Cailleux, Vialatte, le groupe des « hussards », etc. Commence la publication de son journal, chez son ami de jeunesse Max Chaleil (Les Éditions de Paris), à ce jour trois volumes, qui couvrent la Ve République du général de Gaulle : Sacrée jeunesse, Journal 1958-1962, L’Abondance et le Rêve, Journal, 1963-1966 et Nous étions trop heureux, Journal 1967-1970, à paraître. Par ailleurs, ses trente-trois saisons de médecin à Châtel-Guyon lui ont inspiré Histoire d’eaux, document sur les aspects pittoresques et socioculturels du monde thermal.

Christian Dedet a présidé la Guilde européenne du raid de 1990 à 1992 et, depuis 2012, est membre de la Société des explorateurs français.

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