Duplessis

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Avertissement au lecteur :


« On ne fait pas tous les jours de pareils voyages. Écrire pendant trois ans pour ne parler que de choses superficielles ou faire des descriptions dont toute la France est remplie, et de bien mieux écrites que je ne le pourrais jamais faire, serait temps et de quoi faire passer un jour ennuyeux à ceux qui auraient la complaisance de le lire, ensuite de quoi il ne serait plus bon à rien. Cependant j’ai tout écrit et fait des descriptions à ma fantaisie. Je ne les donne ni pour belles ni pour nouvelles, mais au moins pour véritables. Je ne dis rien que je ne l’aie vu ou su par des gens de bonne foi, et s’il y a des choses difficiles à croire, l’on ne doit pas s’en étonner ; je me suis dispensé d’en écrire beaucoup d’autres de peur de passer pour critique ou pour menteur, ce n’est point du tout mon caractère. Il sera facile de connaître et l’un et l’autre par ma manière d’écrire simple et sans affectation. L’on verra avec quelle retenue je parle de certaines choses où la matière était assez ample pour exercer un esprit malin à divertir le public aux dépens d’autrui. Mais n’ayant en vue qu’à faire les remarques nécessaires pour donner des connaissances du pays et à faciliter les autres voyages qu’on pourrait y faire. Je ne veux pas dire par là que j’ai été insensible à toutes ces choses, au contraire ; car quoiqu’elles ne me regardassent pas le plus souvent ; j’en étais quelquefois plus touché que ceux mêmes à qui elles s’adressaient, et si la campagne a duré trois ans pour les autres, elle a duré un siècle pour moi ; je ne crois pas que l’envie me reprenne jamais de retourner à la mer. J’en ai fait une si belle expérience pour la première fois que j’en suis rassasié pour le reste de mes jours, néanmoins je ne voudrais pas pour beaucoup n’avoir fait ce voyage : c’est un des plus longs et des plus curieux qui se fassent. »


Extrait de :

Périple de Beauchesne à la Terre de Feu (1698-1701), Une expédition mandatée par Louis XIV
(p. 36-37, Transboréal, 2003)

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