PrĂ© Peyret, rĂ©serve naturelle des hauts plateaux du Vercors – Isère (France)
Année 2019
© LĂ©opoldine Leblanc
NĂ©e à Paris en 1988, Agnès Guillemot apprend à lire grâce aux rĂ©cits de voyage de Nicolas et Diane Vanier dans le Grand Nord canadien et de l’herpĂ©tologue Nicole Viloteau de par le monde. Ses parents lui inculquent tĂ´t, à elle et à ses trois frères, le goĂ»t de la marche, de l’effort, du silence, du beau et de l’altitude. Lors de leurs joyeuses promenades à pied ou à vĂ©lo dans le Vercors, point d’ancrage familial, elle se rĂŞve en bergère à la Manon des sources ou en spĂ©cialiste des fĂ©lins version Dian Fossey.
Agnès Guillemot suit la voie classique des Ă©tudes jusqu’au bac. Bien en peine de choisir entre littĂ©rature, langues ou histoire de l’art, elle opte contre toute attente pour une formation en droit français et droit allemand puis, contre toute logique, intègre l’Institut d’Ă©tudes politiques de Grenoble. Elle ne retiendra de ces six mois de ? grande Ă©cole » qu’un cours passionnant sur le Moyen-Orient et un merveilleux tour du mont Viso à pied, en compagnie d’Ă©tudiants plus aguerris qu’elle.
DĂ©sormais persuadĂ©e que le monde des lettres est le sien, Agnès Guillemot rĂ©alise en 2009 un stage en bibliothèque à Villard-de-Lans (Isère) et aux Ă©ditions TransborĂ©al, à Paris. Son tuteur, Émeric Fisset, lui transmet le goĂ»t des synonymes et des mots rares, la hantise des dĂ©ictiques et des doubles sujets, ainsi que les rudiments du mĂ©tier d’Ă©diteur-libraire. La voilà conquise. Après une licence de lettres modernes et un master en Ă©dition, quelques stages et emplois chez Casterman, Fayard et Diane de Selliers, elle devient correctrice, traductrice et Ă©ditrice pour Taschen, à la suite d’un stage à la maison mère en Allemagne.
DĂ©sirant utiliser ses mains autrement que sur un clavier d’ordinateur, Agnès Guillemot se forme à la broderie à l’École supĂ©rieure des Arts dĂ©coratifs DuperrĂ© auprès d’Ollivier Henry. Au fil de rencontres inattendues, elle en vient à broder certains costumes des films L’Empereur de Paris (Jean-François Richet, 2018), Dernier amour (BenoĂ®t Jacquot, 2019) ou J’accuse (Roman Polanski, 2019), à œuvrer durant deux ans pour la haute couture à l’Atelier Bizet et à restaurer un costume d’acadĂ©micien des Beaux-Arts, entre autres.
Depuis 2019, Agnès Guillemot partage son temps de travail entre Ă©dition, chez TransborĂ©al, et broderie. Elle consacre ses moments de libertĂ© à la marche et au bivouac, souvent avec François Lantz ou LĂ©opoldine Leblanc, à la danse folk, à la lecture et à l’Ă©criture, ainsi qu’à diverses pratiques artistiques. Tout en gardant l’œil ouvert et les sens aux aguets puisque, elle en est la preuve, l’imprĂ©vu, c’est la vie.