
Près de la place Sükhbaatar – Oulan-Bator (Mongolie).
Année 2021
© Typhaine Cann
Introduction :
« [S]i, à l’instar d’Erdene, Chadraabal s’est arrêté au passage de l’Arkhangai, ce n’est pas pour se mettre au service d’un Itgelt ou parce qu’un voleur lui aurait dérobé son cheval. Dans la vallée de la Tamir, le père de Lodoidamba a passé de longs mois entre la vie et la mort, frappé par la variole, et c’est seulement grâce aux soins et à la bienveillance des populations locales qu’il en a réchappé. Les germes étaient plantés pour l’éclosion d’un roman ramifié, broussailleux, où les figures historiques se mêlent aux héros de fiction, le réalisme socialiste au folklore et au merveilleux, les aspirations d’une nation en marche vers la modernité et l’hommage à un patrimoine culturel aussi riche qu’original. Le lecteur pourrait me reprocher de manquer d’objectivité, il est vrai qu’en huit ans de vie commune avec ce roman j’ai développé pour lui une tendresse qui tend à m’en masquer les défauts. Il en a. Mais tel un enfant qui ne serait pas le mien mais que j’aurais adopté – puisque je n’ai fait que le traduire –, ce qu’il suscite en moi est d’abord de l’émerveillement, émerveillement qui est allé grandissant au fur et à mesure que des Mongols, érudits ou non, m’en dévoilaient les perles, les trésors cachés. »
La Tamir aux eaux limpides
(p. 32, Transboréal, 2023)