Olivier Griette

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À Paris dans le XIIe arrondissement – Île-de-France (France)
Année 2023
© Olivier Griette
Enseignant d’anglais.

Né à Paris en 1960, de père, de grand-père et d’arrière-grand-père parisiens, rien ne prédisposait Olivier Griette à l’amour des vastes espaces naturels, de l’horizon de la mer aux chaînes de montagnes apparemment inaccessibles. Ses premiers souvenirs olfactifs se rattachent pourtant au parfum des plages des Landes. Il y passe tous ses mois de juillet, de la petite enfance à l’adolescence : une passion pour la mer naît, qui ne faiblira jamais. L’autre souvenir olfactif est lié au sapin qui constituait à la fois la structure et les lambris vernis d’un chalet de montagne habité par sa grand-mère maternelle : une autre passion naît, celle de la montagne.

Les parents d’Olivier Griette, Pierre et Janine, voyagent en camping dans toute l’Europe. De la Norvège à l’Italie, de la mer d’Irlande à la mer Noire. Dans les décennies 1960-1970, explorer les pays de l’Est (Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie, Roumanie) de l’autre côté du rideau de fer, c’était rare. Lorsqu’elle franchit les Alpes, que ce soit en France, en Suisse ou en Autriche, la famille campe volontiers au sommet des cols. Le petit Parisien se souviendra toujours de cette extraordinaire sensation de liberté, et du plaisir de se glisser dans la tiédeur du cocon de toile, le soir, lorsque la fraîcheur liée à l’altitude commence à se faire sentir. Son père l’initie très tôt à la photographie avec un petit appareil Kodak qui semble magique. Il lui donne ce conseil, utile pour toute une vie : « Ce n’est pas la photo qui est importante, ce qui compte vraiment, c’est d’apprendre à regarder. »

Les dix mois annuels d’école à l’ancienne, avec gifles en prime quand on ne parvient pas à résoudre un problème au tableau, ne laissent pas un souvenir heureux à Olivier Griette. Comment n’aurait-il pas perçu les voyages, la mer et la montagne, comme les seuls vrais instants de bonheur ? Les études supérieures lui offrent enfin la possibilité de choisir parmi ses sujets de prédilection : un DEA sur les « Mers du nord et mers du sud dans l’œuvre de Maupassant » l’enchante particulièrement. En revanche, l’étude des langues reste bien trop scolaire à son goût. En toute logique, pour les apprendre correctement, ces dernières le conduisent en Allemagne, où il travaille à fabriquer et poser des portes (un beau symbole d’ouverture ?), puis dans les pays anglo-saxons : Angleterre, Écosse, États-Unis (Nevada et Californie où il enseigne le français à des collégiens). Les sorties solitaires à bord de petits voiliers, dans la baie de San Francisco, le rapprochent peut-être un peu de Jack London… Par la suite, sur les conseils d’une amie, il développe une méthode d’initiation aux langues pour jeunes enfants, et il enseigne l’anglais à Paris, en école primaire et maternelle. Il est presque pionnier en la matière, et certains, peu charitables, ne se privent pas de lui dire : « En maternelle, et pourquoi pas à la crèche ?... »

Olivier Griette participe aux marathons de Paris, bien avant la mode actuelle. Il ressent l’ivresse du coureur, cette sensation de flotter ou d’être porté sans effort, généralement entre les 25e et 35e kilomètres. Il est heureux de courir dans sa ville, au patrimoine unique au monde. Son premier livre, Paris ressuscité (L’Âge d’homme, 2000), est consacré à la défense de l’héritage monumental du XIXe siècle, longtemps négligé. A contrario, São Paulo, où Olivier Griette séjourne à plusieurs reprises, est l’exemple même de l’urbanisme étouffant qu’il convient d’éviter à tout prix : une forêt de tours anarchiques, un océan de béton, et une juxtaposition de quartiers disparates entourés de voies express et de périphériques saturés par les embouteillages. Fort heureusement, l’immensité du Brésil lui permet souvent d’oublier cette métropole. Il lui suffit de rejoindre les massifs montagneux plus au sud, dans les États du Paraná et de Santa Catarina. Certains sentiers, parmi les hautes herbes fluorescentes, sont d’une facilité trompeuse. Parfois il faut ouvrir son chemin à la machette, puis remonter parmi les rochers d’un cours d’eau, seule voie possible. Et lorsque les collines se rapprochent de la côte, il retrouve l’immense miroir de l’Atlantique…

Désormais Olivier Griette a sa propre société d’enseignement des langues et donne des cours particuliers. Il consacre davantage de temps à l’écriture. Ses souvenirs d’enfance à travers les pays de l’Est l’amènent aussi à s’intéresser à la période « pure et dure » de l’Union soviétique des années 1950 : il imagine ainsi les Mémoires de Laïka (Xenia, 2017), un roman truculent pour évoquer le premier être vivant envoyé dans l’espace.

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