
Né à Belfort en 1943, François Luís-Blanc a connu une enfance bucolique à Valentigney, dans la grande maison familiale au bord du Doubs où il habitait avec ses trois frères et deux sœurs, près des usines Peugeot où leur père, ingénieur polytechnicien, travaillait après sa démobilisation, à la fin de la guerre. Sa première lecture, à 7 ans, est celle du voyage de René Caillé à Tombouctou. À 11 ans, il intègre avec enthousiasme, comme ses frères, le Prytanée militaire de La Flèche, où il étudiera jusqu’à son entrée à la faculté de médecine à Strasbourg. Il est très influencé par les récits de famille : ses aïeux Rebsomen étaient officiers dans la garde impériale de Napoléon ; un autre aïeul, un certain Fischer, était revenu de la guerre du Mexique pour fonder à Phalsbourg des carrières de grès qui, après 1870, servirent aux Allemands à reconstruire la cathédrale et la ville de Strasbourg ; sa grand-tante était mariée à un général péruvien victorieux contre l’Équateur en 1946 ; une cousine germaine avait épousé un Mexicain… Très tôt, il rêve donc de devenir explorateur et de vivre sur le continent américain. À 19 ans, hospitalisé pendant plusieurs mois pour une maladie de hanche, il se plonge dans la lecture d’ouvrages sur les Incas, les Mayas et les Aztèques.
En 1968-1970 surgit pour François Luís-Blanc la première occasion de fouler l’Amérique comme coopérant au Guatemala, à l’université San Carlos. Ce pays alors en convulsion – guérilla, état de siège – lui offre de longs loisirs pour explorer en 4L Renault les côtes du Pacifique et de l’Atlantique, de la Sierra de los Cuchumatanes jusqu’au Salvador. Passionné par les cultures précolombiennes, il visite au Guatemala les sites olmèques et mayas de Quiriguá et Mixco Viejo, ainsi que Copán – l’Athènes maya – au Honduras et, au Mexique, les pyramides géantes de Teotihuacán et les temples zapotèques de Monte Albán. Il traverse par ailleurs le Chiapas jusqu’à Palenque où il descend à l’intérieur de la pyramide mortuaire du roi maya Pakal : une profonde émotion qui lui inspirera le poème « Petites hallucinogénies maya » et le livre Les Lieux de l’aube maya, enfin l’exécution en mosaïque d’un portrait de Pakal. Il voyage par ailleurs en pirogue depuis El Ceibol, sur la rivière de la Passion, en dormant dans les huttes amérindiennes du Petén. Au Petén encore, une expédition privée en DC3 le dépose à Tikal, capitale maya, dont il escalade, comme les prêtres d’alors, les trois pyramides centrales. Il réalise en outre deux ascensions mémorables du volcan guatémaltèque Pacaya, à 2 500 mètres, dont les explosions éruptives sont assez régulières pour permettre l’accès au cône. Son retour en France est marqué par de premiers écrits littéraires, restés inédits. Il réalise plusieurs petits films anthropologiques mis en ligne sur YouTube.
De 1973 à 1978, François Luís-Blanc fonde au Brésil, à Rio de Janeiro, un institut de recherche de médicaments pour les Laboratoires Servier. C’est une occasion inespérée de sillonner cet immense pays, du Rio Grande do Sul à l’Amazonie, Manaus et Belém do Para. Il fréquente alors les terreiros et leurs pratiques de macumba. Pour revenir d’un congrès à Asunción, au Paraguay, il traverse en voiture la pampa jusqu’aux chutes d’Iguaçu. Puis, de 1978 à 1982, il coordonne à la direction de recherche médicale du laboratoire Schering-Plough, au Brésil puis à Miami, aux États-Unis, la recherche (antibiotiques, psychotropes, génie génétique) pour tous les pays d’Amérique latine. Il éprouve sa première fascination pour les Andes décrite dans son poème « Cordillère ».
De 1983 à 1984, François Luís-Blanc effectue une mission dans le cadre de l’OMS pour le ministère de la Santé au Pérou. Il rencontre des communautés andines et leurs guérisseurs, en compagnie d’étudiants de l’école de médecine de Cusco juste fondée. Il marche des heures dans les hauteurs reculées de la cordillère, jusqu’à 4 300 mètres, pour des missions en appui de l’œuvre des dominicains du centre Bartolomé de Las Casas à Cusco. De 1986 à 2016 suivront de nombreuses missions plus brèves, expériences fondatrices qui inspireront son premier récit Médecins et chamanes des Andes, puis son second Ayahuasca, Sur les sentiers chamaniques des Andes à l’Amazonie… En Afrique, en 1987 et 1991, il participe à deux missions OMS pour le sida puis la prévention de la diarrhée infantile au Rwanda et au Congo-Kinshasa ; dans une aventureuse ascension il se rend à la réserve des gorilles sous les volcans Virunga. De 2005 à 2012, il coordonne la recherche d’un vaccin contre la leishmaniose, maladie qui infecte 300 millions d’habitants dans le monde, et il mène des études sérologiques dans les tribus amazoniennes.
Depuis 2000, François Luís-Blanc qui vit au Portugal, dans l’Algarve, se consacre à son œuvre littéraire, romans, science-fiction, essais, recueils poétiques, à partir des milliers de pages de notes accumulées au long de ses voyages dans plus de 65 pays. Membre de l’Académie des sciences de New York de 1981 à 1992, il est membre de la Société des américanistes depuis 1985. Il a présenté de nombreuses conférences en anglais, français, espagnol, portugais, avec films ou diaporamas audio-visuels, visibles sur YouTube (channel fluisblanc). Il a collaboré avec plusieurs journaux français et internationaux : Vous et votre santé, Situa (journal de l’Université de Cusco), Psychotropes (journal d’information sur les drogues et leur usage), Le Caducée (revue médicale mensuelle), Journal de la Société des américanistes, ainsi que dans le journal de l’American Anthropological Association Anthropology of Consciousness. Il a participé à des émissions radiophoniques au sujet du chamanisme sur Radio Solidarité, Radio Enghien, Radio Aligre et à deux reprises entre 2019 et 2022 sur RFI.