« Hors collection »

  • Sadhus & yogis
  • Gagarine ou le rêve russe de l’espace
  • Dersou Ouzala
  • Il était une fois l’Ouest sauvage
  • Courir l’Himalaya
  • Tamir aux eaux limpides (La)
  • Julien, la communion du berger
  • Lettres aux arbres
  • 100 Vues du Japon (Les)
  • Légende des Pôles (La)
  • 100 Objets du Japon (Les)
  • Chemins de Halage
  • Vivre branchée
  • Solidream
  • Cap-Vert
  • Voyage en Italique
  • Esprit du chemin (L’)
  • Testament des glaces (Le)
  • Un rêve éveillé
  • Pouyak
  • ?uvres autobiographiques
  • Périple de Beauchesne à la Terre de Feu (1698-1701)
Couverture

Il était une fois l’Ouest sauvage, Le Continental Divide Trail
Pauline Quierzy


Convaincue que l’harmonie existe bel et bien quelque part, Pauline Quierzy se lance à pied sur le Continental Divide Trail (CDT), l’un des sentiers les plus sauvages des États-Unis. Elle entraîne avec elle son compagnon, Frédéric. En six mois, ils parcourent 5 000 kilomètres le long de la ligne de partage des eaux, entre les frontières mexicaine et canadienne, découvrant les paysages rudes et solitaires des Rocheuses au Nouveau-Mexique et au Wyoming, dans l’Idaho, le Montana puis le Colorado. Bien plus qu’une épreuve d’endurance face à la puissance des éléments, leur traversée est un retour à l’essentiel, une immersion dans l’Amérique profonde, aux rivages de l’intime, une plongée dans l’histoire du Far West. Ce récit, auréolé de la splendeur de l’immensité, reflète leur amour pour la prodigue nature nord-américaine.

Avec une préface par : Bernard Ollivier

« J’ai véritablement pris conscience du phénomène Pauline alors que nous organisions en Bretagne une marche solidaire avec 150 personnes, pour inventer le “prochain monde”. Lorsqu’elle est arrivée, personne sauf nous-même ne la connaissait. Dès le lendemain, on ne parlait que de Pauline. Il ne faut plus s’en étonner : cette femme solaire ouvre toutes les âmes avec ses mots et son sourire. Elle publie son premier livre, mais je peux parier sans grand risque que ce ne sera pas le dernier.

Pauline raconte son parcours à pied sur le Continental Divide Trail (CDT) qui, avec l’Appalachian Trail (AT) et le Pacific Crest Trail (PCT), est l’un des trois principaux sentiers de randonnée aux États-Unis qui font rêver les marcheurs au long cours. Rien à voir avec le “Camino” que des centaines de milliers de pèlerins fouleraient chaque année entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Saint-Jacques-de-Compostelle. De la frontière mexicaine à la frontière canadienne, le CDT épouse la ligne de partage des eaux continentales le long des Rocheuses sur 5 000 kilomètres. Seuls 170 randonneurs ont été recensés pour avoir parcouru cet itinéraire isolé et sauvage en 2019, année où Pauline s’est élancée. Déserts désolés, forêts luxuriantes, étendues brûlantes, montagnes imposantes, neige abondante, là encore rien à voir avec l’aimable plateau de la Mesata et la Cruz de Ferro, qui culmine à 1 500 mètres, où l’on dépose un objet souvenir ou une pierre de son jardin. Les différences sont gigantesques, mais le mérite des marcheurs n’est pas moindre.

Pour parcourir le CDT, il faut avoir l’ambition de se dépasser pour gagner un “au-delà”, arpenter une terre de promesses faite de vastes étendues vierges, superbes et brutales, où l’aventure prend une autre dimension. En dehors de tout ce qui rassure, là où commence la vie sauvage. Il faut avoir foi en la puissance de ces milieux et de leurs éléments et être aussi humble que les Rocheuses sont altières.

Au cours de ce voyage XXL Pauline a beaucoup rêvé, tricoté son récit avec passion, entraînant Fred dans son aventure pédestre. Différents et complémentaires, ils forment un couple étonnant qui a dû séduire et enchanter les marcheurs et les sédentaires de rencontre. Fred, paisible et au sourire modeste, est aussi taiseux qu’elle est prolixe de mots toujours choisis avec soin. Ce qui les réunit sur ce sentier comme dans la vie, c’est leur souhait de comprendre la nature, de la faire connaître, aimer et respecter. Ensemble, ils l’observent sans cesse. Je ne crois pas que Pauline ait invité Fred pour une protection rapprochée qu’on pourrait comprendre, compte tenu de la distance à parcourir, jalonnée de défis : orages, avalanches, tempêtes, grizzlys et loups qu’ils ne semblent pas craindre, attirés par leurs traces. Les marcheuses d’aujourd’hui, et Pauline entre autres, sont de taille à se défendre. Et les situations de danger sont révélatrices de leur volonté et de leur courage.

Elle ne marche ni pour la gloire ni pour l’argent. En vétérinaire qu’elle est, elle a mené des missions aux quatre coins de la planète, pour soigner et protéger. Elle voyage par nécessité de rester reliée au monde, consciente que nous sommes inséparables d’écosystèmes toujours plus malmenés. Doucement rebelle, engagée, elle marche pour prendre sa part : faire en sorte qu’on atteigne cet équilibre harmonieux entre activités humaines et environnement naturel pour assurer la santé durable de notre Terre. Cette femme infatigable est motivée par un amour fou du vivant que d’autres appelleraient “symbiose”. Soucieuse de transmettre ses expériences, elle écrit pour révéler, célébrer la beauté et la diversité du monde.

J’ai lu son récit d’une traite et je m’en séparais parfois vaincu par mon sommeil de vieux. Et lorsque j’émergeais de ces entractes, je recherchais ses mots, polis comme un poème, comme une drogue. Je vous souhaite la même addiction. Je sais d’expérience que la marche a ceci de particulier qu’elle nous révèle à nous-mêmes. Et qu’elle nous ouvre aux autres. Rien de plus causant qu’un marcheur qui a affronté la fatigue, souvent la solitude et parfois la peur, arc-bouté sur sa volonté de marcher encore et encore et qui, à l’étape, devient une éponge qui, par l’échange avec d’autres, ajoute des émotions aux siennes propres. Pauline s’est mise en mouvement et laissé faire par le voyage ; elle a donné libre cours à son récit. Elle nous livre un portrait de l’Ouest au XXIe siècle, toujours objet de conquête et de convoitises. Elle nous confie ses émotions au cœur d’une Amérique de tous les excès, que le couple traverse dans un dépouillement choisi et éclairant. C’est une quête de soi, de l’intime, de liberté profonde.

Ces deux-là n’ont rien changé une fois leur randonnée achevée. Ils vivent comme une aventure la rénovation de deux granges abandonnées dans les Pyrénées, fascinés par ce qu’amour et vouloir humains ont tiré du bois, de la pierre, de la terre. Mais pas seulement. Ils ont réalisé un nouveau chef-d’œuvre : Lune. C’est un bébé minuscule, une petite fille craquante qui, dans quelques jours ou semaines fera plus qu’un éclat admirable en se préparant à faire ce que ses parents font si bien : marcher. Et s’émerveiller d’être au monde.

Et vous pouvez me croire, ni elle ni eux ne sont près de s’arrêter ! »

© Transboréal : tous droits réservés, 2006-2025. Mentions légales.
Ce site, constamment enrichi par Émeric Fisset, développé par Pierre-Marie Aubertel,
a bénéficié du concours du Centre national du livre et du ministère de la Culture et de la Communication.