Actualité

                    

Patagonie : le souffle de Darwin
par
le jeudi 7 octobre 2010 à 20 heures 30


Immense territoire venteux dont la superficie équivaut �  six fois celle de la France, la Patagonie s�€�étend �  cheval sur l�€�Argentine et le Chili, coincée entre les océans Pacifique et Atlantique. Elle court de Puerto� Montt, côté chilien, �  San� Carlos de Bariloche, côté argentin. C�€�est la base septentrionale d�€�un triangle dont la pointe, �  l�€�extrême sud du continent américain, est le cap Horn. La cordillère des Andes s�€�y érige en frontière naturelle entre les deux frères ennemis mais, parfois, la nature n�€�offre pas de marque de séparation évidente� : les champs de glace d�€�altitude, qui constituent la seconde plus grande réserve d�€�eau douce de la planète après la calotte antarctique, restent depuis cent ans la cause de tensions entre les deux pays. La chaîne montagneuse divise également le climat� : le versant chilien, étroit et accidenté, se révèle aussi froid et humide que le versant argentin, vaste et plat, est chaud et sec.
Une géographie extrême a rendu la région mythique. Le climat est rude et imprévisible� : les quatre saisons peuvent se succéder dans la même journée, et un vent violent souffle en permanence. La densité de population est très faible� : 70� % de la population chilienne vit sur 20� % du territoire, c�€�est-� -dire autour de la capitale, Santiago. Les personnages associés aux grandes découvertes maritimes �€“ Magellan pour le détroit, Beagle pour le canal, Horn pour le cap �€“ ou �  l�€�«� andinisme� » �€“ Fitz Roy pour le massif �€“ ont inscrit le nom de la Patagonie dans l�€�histoire de l�€�exploration. Au début du XXe� siècle, la ruée vers l�€�or en Terre de Feu et la présence de Butch Cassidy et Sundance Kid, en fin de carrière, ont peut-être aussi contribué �  forger son surnom de «� Far West austral� » qui, depuis, a attiré tant les Espagnols que les �‰cossais, les Allemands, les Croates, les Russes ou les Libanais.
La Patagonie fut une étape capitale pour le naturaliste Charles Darwin (1809-1882) au cours de son voyage scientifique de cinq années. Il y fit des découvertes décisives, notamment géographiques, en observant que les plaines y sont constituées de galets et de coquillages, comme des plages surélevées. Par ailleurs, après un séisme au Chili, il remarqua des bancs de moules au-dessus du niveau de la mer, preuve d�€�une surrection récente. Et plus haut, dans les Andes, il observa des arbres fossiles qui s�€�étaient développés sur une plage de sable, �  proximité de coquillages marins. Et tandis que son trois-mâts, le Beagle, explorait les côtes sud-américaines, Darwin commença �  théoriser sur les merveilles de la nature�€� Le cordon montagneux le plus austral de la cordillère des Andes, au Chili, porte d�€�ailleurs le nom du célèbre naturaliste anglais sur une péninsule �  l�€�ouest de l�€�Isle Grande. Encore mal connue, elle abrite le point le plus élevé de la Terre de Feu, le mont Darwin (2 488� m), qui commémore ainsi le nom du célèbre naturaliste anglais auquel on doit la théorie de l�€�évolution.


L�€�idée de tourner un film en Patagonie, destination qui avait toujours fasciné Pierre-Marie Hubert, lui est subitement venue lors d�€�un entretien avec un ami scientifique qui lui annonçait que l�€�année 2009 commémorerait Charles Darwin. En se plongeant dans le journal de ce dernier, Voyage d�€�un naturaliste autour du monde, le réalisateur découvre que Darwin, en se lançant dans son tour du monde �  bord du Beagle commandé par le capitaine Fitzroy, a parcouru ces immensités désertiques et qu�€�elles furent décisives dans l�€�élaboration de sa théorie de l�€�évolution. Ses descriptions sont tellement précises qu�€�il semble utiliser déj�  une caméra virtuelle en lieu et place de son crayon de papier� ! Pierre-Marie Hubert voit alors des images avant même de les avoir tournées�€�
Il ne lui restait plus qu�€��  parcourir ces mêmes espaces tellement grandioses �  pied, en kayak ou �  cheval, pour s�€�imprégner de cet esprit de découverte, couronné par les témoignages de spécialistes de Darwin, comme le professeur Patrick Tort. D�€�autres scientifiques viennent compléter des propos toujours passionnants� : le chercheur Guillaume Lecointre et le glaciologue Bernard Pouyaud, témoignant de l�€�intérêt du monde scientifique pour ces espaces qui fascinèrent le naturaliste anglais bien avant qu�€�il ne parvienne au célèbre archipel des Galápagos, où il trouvera confirmation de sa théorie.



En savoir davantage sur :  


DVD de l’intervenante en rapport avec cette conférence :
Le Souffle de Darwin, Patagonie


Retour � la liste des conf�rences
© Transboréal : tous droits réservés, 2006-2025. Mentions légales.
Ce site, constamment enrichi par Émeric Fisset, développé par Pierre-Marie Aubertel,
a bénéficié du concours du Centre national du livre et du ministère de la Culture et de la Communication.