James Harvey

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Kumamoto – Kyushu (Japon)
Année 2005
© James Harvey
Traducteur littéraire et voyageur orientaliste.

Le maître du thé :


« Kochi semble pensif en portant à ses lèvres sa coupelle de thé, tenue entre ses gros doigts. Je profite de son silence pour intervenir.
— Bien sûr, ce n’est pas du tout pareil, mais quand j’ai commencé à apprendre le japonais, il me semblait que je ne retenais quasiment rien en une journée. Et puis, au bout de mois et de mois d’efforts, comme tu le dis, tous ces “riens” mémorisés se sont condensés en un savoir élémentaire. Soudain je pouvais parler un peu, lire quelques phrases, comprendre ce que me disaient les gens. Mais tous les jours je devais m’efforcer d’étudier sans songer au résultat auquel j’aspirais, sans quoi le but m’aurait paru si éloigné que j’aurais perdu courage. En ce temps-là, je pensais aux paroles attribuées au guerrier d’antan Yamaoka Tesshū. Comme il avait entrepris de recopier l’ensemble du canon bouddhiste, on lui demanda si l’ampleur de la tâche ne l’effrayait pas. “Pas le moins du monde ! avait-il répondu. Après tout, je n’en recopie qu’une page à la fois !”
— Tu as entendu parler de Tesshū ? souligne Kochi, l’air surpris. Décidément tu connais mieux la culture japonaise que les Japonais ! »


Extrait de :

Le Souffleur de bambou, Rencontres japonaises
(p. 291-292, Transboréal, « Sillages », 2006 ;
« Voyage en poche », 2019)

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