Collection « Visions »

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Couverture
Le Sud & la culture kirghize :

« Malgré les tensions, la misère, le mot “sérénité” est celui qui convient pour exprimer l’ambiance du sud de la Kirghizie. Un art de vivre qui fait alterner terrible labeur et repos, la solidarité entre parents et amis, les coutumes paisibles d’un islam villageois, le surgissement d’images surannées – un araire tiré par de grands bœufs, des lavandières tadjikes autour d’une fontaine, un moulin à eau aux grandes meules de pierre – et jusqu’à l’odeur des chachlik, brochettes de mouton, tout ceci tisse l’apparence d’un univers de douceur, de bienveillance et de tranquillité. Le soir venu, après la fournaise du jour, il fait bon s’asseoir dans la tchaïkhana – l’auberge du village –, au pied de l’orme karagatch. Autour du thé, dans une ombre délicieuse, on devise entre hommes, au fil nonchalant des heures que ponctue seule la prière à la mosquée. Tel est l’univers des sédentaires ouzbeks ou tadjiks : celui de l’oasis, trop calme peut-être… En revanche, chez les rudes nomades et montagnards kirghizes de Karakouldja – ceux de la tribu des Buru, des “Loups” –, c’est la yourte qui attend le voyageur dans quelque jardin négligé. À la fraîche, on y dévorera le bech barmak, mouton aux pâtes, arrosé de koumiss mais aussi, hélas, de vodka. La conversation est détendue, amicale, quoique, avant l’envol des chevauchées nocturnes, distraite et lourde de préoccupations secrètes.
Les Kirghizes sont unanimes à considérer leur cuisine comme délicieuse. Le bech barmak (les “cinq doigts”), ce mouton bouilli sur fond de pâtes, a certes son charme. Le koumiss, le kourout, les beignets borsok quand ils sont frais, et l’aïran (du lait aigre mélangé d’eau) ont aussi leurs amateurs, même étrangers. Il en va de même des boissons toniques et rafraîchissantes à base de céréales, le choro par exemple. Mais, quant au reste, il faut avoir un solide estomac pour le supporter : en particulier, selon que vous êtes nomade ou sédentaire, les redoutables tchoutchouk (saucisses de cheval) à la graisse bien jaune vous feront défaillir d’aise ou d’effroi. Cette cuisine a une signification sociale : pas de fête ou de commémoration sans le kazane, marmite où mitonnent longtemps en plein air des morceaux entiers de cheval ou de mouton. Comme la yourte, cela remémore le passé nomade. Heureusement la cuisine ouzbéko-ouighoure, voire coréenne, complète les plats kirghizes: le plov (riz pilaf) ou le dimlama (pot-au-feu) ouzbek font l’unanimité ; chaque nationalité accommode à sa façon les chachlik, brochettes de viandes marinées; les Ouighours vous proposeront la soupe de nouilles ou lagmane et un brouet plus relevé, l’achlanfou, mi-soupe mi-pâte de riz; enfin, les Coréens se feront un malin plaisir de vous présenter après le savoureux kouksi (soupe légère chaude ou froide accompagnée de nouilles) un ragoût appétissant… de chien ! »
(p. 112 & 115)

Prologue (p. 5)
Les monts Célestes (p. 80-81)
Extrait court
Extraits d’articles
Le lac Issyk-Koul
Les monts Célestes
La chasse à l’aigle
La yourte kirghize
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