Collection « Sillages »

  • Treks au Népal
  • La 2CV vagabonde
  • Ísland
  • Habiter l’Antarctique
  • Cavalières
  • Damien autour du monde
  • À l’ombre de l’Ararat
  • Moi, Naraa, femme de Mongolie
  • Carpates
  • Âme du Gange (L’)
  • Pèlerin de Shikoku (Le)
  • Ivre de steppes
  • Tu seras un homme
  • Arctic Dream
  • Road Angels
  • L’ours est mon maître
  • Sous les yourtes de Mongolie
  • Cavalier des steppes
  • Odyssée amérindienne (L’)
  • Routes de la foi (Les)
  • Aborigènes
  • Diagonale eurasienne
  • Brasil
  • Route du thé (La)
  • Dans les pas de l’Ours
  • Kamtchatka
  • Coureur des bois
  • Aux quatre vents de la Patagonie
  • Siberia
  • Sur la route again
  • À l’écoute de l’Inde
  • Seule sur le Transsibérien
  • Rivages de l’Est
  • Solitudes australes
  • Espíritu Pampa
  • À l’auberge de l’Orient
  • Sans escale
  • Au pays des hommes-fleurs
  • Voyage au bout de la soif
  • Errance amérindienne
  • Sibériennes
  • Unghalak
  • Nomade du Grand Nord
  • Sous l’aile du Grand Corbeau
  • Au cœur de l’Inde
  • Pèlerin d’Orient
  • Pèlerin d’Occident
  • Souffleur de bambou (Le)
  • Au vent des Kerguelen
  • Volta (La)
  • Par les sentiers de la soie
  • Atalaya
  • Voie des glaces (La)
  • Grand Hiver (Le)
  • Maelström
  • Au gré du Yukon
Couverture
Goa :

« Samedi 21 janvier, après 500 km ainsi ponctués de couchers de soleil sur la mer, nous repartons vers l’intérieur des terres et les profondeurs de leur histoire, à commencer par la “vieille Goa”. Pour l’atteindre, nous suivons la voie ferrée, moins fréquentée que les grandes routes et moins dangereuse a priori, car les trains roulent peu vite et s’annoncent régulièrement par de longs signaux sonores. Pour moi qui ai peur du vide, ce choix se paie par des passages impressionnants sur des ponts interminables, dont l’espace entre les rails semble accentuer la hauteur. Lorsqu’un train nous dépasse ou nous croise sur l’un de ces ouvrages en ferraille, nous nous abritons dans de minuscules refuges, des plateformes latérales tremblantes espacées d’une trentaine de mètres. L’un de ces passages en plein ciel nous offre, comme une récompense à mon relatif courage, une vue stupéfiante sur la canopée, étage sommital de la forêt. Mais la plupart du temps, nous gardons les yeux fixés sur nos pieds, les pas rythmés par l’écartement des traverses en bois et les chevilles tordues dans les pierres concassées du ballast.
Enfin, nous entrons dans Old Goa, aussi appelée Velha Goa – “Goa Dorée” –, ou encore la “Rome de l’Est”. Nous sommes aussitôt surpris par une impression de “non-ville”, au point qu’il est difficile d’imaginer qu’à son apogée, aux XVIe et XVIIe siècles, la ville s’enorgueillissait de compter une population plus importante que celle de Londres ou de Paris. Un proverbe disait alors : “Nul besoin de visiter Lisbonne pour qui a vu Goa.” Aujourd’hui, il s’agirait plutôt d’une “ville musée” aux églises esseulées. Peu de monuments religieux semblent avoir résisté aux usures du temps et aux pillages qui ont suivi le transfert de la capitale de l’État à Panaji. Restent des monuments impressionnants, témoins du faste d’antan. Une porte rappelle aussi qu’Adil Shah y avait, bien avant les Portugais, installé sa forteresse ; elle abritait un temple, une mosquée et un palais. En 1510, les Portugais rasèrent tout pour y installer une nouvelle cité, capitale de leur empire oriental. Pendant les quatre siècles de leur domination, ils introduisirent l’Inquisition mais aussi un véritable développement.
La monumentale cathédrale Santa Caterina da Se est l’œuvre des Dominicains. Elle est la plus grande église d’Old Goa et la première des dix-sept établies sur le site par les différentes congrégations qui y rivalisèrent de zèle. La petite chapelle qui y est accolée est couverte d’une peinture fine et colorée, et mêle les motifs hindous et musulmans aux symboles occidentaux. Cette chapelle donne une idée de ce que devait être la cathédrale avant qu’elle ne soit purement et simplement badigeonnée de peinture blanche, cachant ainsi son âme à tout jamais. “Le support partait en morceaux, il a fallu colmater”, nous explique-t-on. “L’histoire se perd ici par manque d’argent, ce qui ne nous a pas permis de réparer dans les règles de l’art. Mais c’est aussi à cause de la mésentente entre les hommes d’Église et les architectes… Quel gâchis !” »
(p. 161-162)

Retour à la nature (p. 80-82)
Shashi (p. 238-240)
Extrait court
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