Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Défis de la course (Les)
  • Écho des bistrots (L’)
  • Quête du naturaliste (La)
  • Instinct de la glisse (L’)
  • Vertiges de la forêt (Les)
  • Voyage en famille (Le)
  • Tao du vélo (Le)
  • Parfum des îles (Le)
  • Appel de la route (L’)
  • Bonheurs de l’aquarelle (Les)
  • Euphorie des cimes (L’)
  • Malices du fil (Les)
  • Ivresse de la marche (L’)
  • Force du silence (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Frénésie du windsurf (La)
  • Prouesses de l’apnée (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Fureur de survivre (La)
  • Art de la trace (L’)
  • Voyage dans l’espace (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Légèreté du parapente (La)
  • Poésie du rail (La)
  • Hymne aux oiseaux (L’)
  • L’Engagement humanitaire
  • Grâce de l’escalade (La)
  • Temps du voyage (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Facéties du stop (Les)
  • Cantique de l’ours (Le)
  • Esprit du geste (L’)
  • Écriture de l’ailleurs (L’)
  • Rythme de l’âne (Le)
  • Chant des voiles (Le)
  • Liberté du centaure (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fièvre des volcans (La)
  • Extase du plongeur (L’)
  • Tentation du jardin (La)
  • Vie à la campagne (La)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Goût de la politesse (Le)
  • Caresse de l’onde (La)
  • Magie des grimoires (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Simplicité du kayak (La)
  • Voyage immobile (Le)
  • Attrait des gouffres (L’)
  • Soif d’images (La)
  • Mémoire de la Terre (La)
  • Enchantement de la rivière (L’)
  • Prodige de l’amitié (Le)
  • Promesse de l’envol (La)
  • Mystères du vin (Les)
  • Religion du jazz (La)
  • Charme des musées (Le)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Sortilèges de l’opéra (Les)
  • Âme de la chanson (L’)
  • Sérénité de l’éveil (La)
  • Arcanes du métro (Les)
Couverture
Histoire naturelle et voyages d’exploration :

« Le métier de naturaliste a acquis ses lettres de noblesse dans l’imaginaire collectif lors des grands voyages d’exploration des XVIIIe et XIXe siècles. Même si ces périples avaient d’abord des objectifs stratégiques, politiques ou commerciaux, il semblait important à leurs commanditaires qu’un savant fût chargé de recueillir informations et spécimens qui permettraient de documenter les richesses naturelles des pays visités. Le plus célèbre d’entre eux est sans conteste Charles Darwin. Devenu un théoricien dont la pensée continue de marquer la recherche en biologie, il était d’abord un naturaliste, intéressé par tout ce qu’il voyait. À son retour en Angleterre, il bâtit son œuvre à partir des observations qu’il avait faites lors de son tour du monde sur le Beagle entre les années 1831 et 1836, éclairées par la lecture des penseurs de son époque. Son journal de voyage montre l’acuité de son regard et son éclectisme, qui va bien plus loin que la célèbre observation des différentes espèces de pinsons aux Galápagos. Débarquant sur l’île Saint-Paul, un rocher perdu en plein océan Atlantique à quelque 900 kilomètres au nord-est du Brésil, il décrit un écosystème sans plantes, composé de fous et de sternes qui nichent sur les rochers et de leurs espèces commensales ou parasites : crabes venant voler les poissons rapportés par les parents – et ne dédaignant pas d’emporter des oisillons laissés sans surveillance ; mouches et acariens parasites des fous ; scarabées et cloportes se nourrissant de leur guano ; araignées “qui chassent activement ces petits compagnons des oiseaux de mer”. Quelques mois plus tard, se trouvant au Chili lors d’un tremblement de terre destructeur, Darwin échafaude des hypothèses sur la formation des Andes. Plus tard encore, en Nouvelle-Zélande, il note la quasi-absence de mammifères indigènes, leur remplacement par de grands oiseaux, et signale les problèmes que poseront certaines plantes introduites par les Européens et devenues envahissantes. Tout intéresse Darwin, qui décrit ce qu’il observe et cherche à comprendre les liens qui façonnent la nature dans le temps et dans l’espace.
Le savant britannique s’inscrit dans la lignée des naturalistes qui accompagnaient les grands voyages d’exploration. Ainsi de Johann Forster, qui suivit Cook lors de son deuxième voyage, de 1772 à 1775. Les îles de Polynésie qu’il visita ne sont plus aujourd’hui qu’un pâle reflet de ce qu’elles étaient avant l’arrivée de l’homme. À l’époque de Cook, les Polynésiens avaient énormément modifié leur environnement, et l’on estime que des centaines, voire des milliers d’espèces d’oiseaux avaient déjà disparu des îles du Pacifique. Il en restait cependant encore quelques vestiges, par exemple Turdus ulietensis, un étourneau que Forster collecta probablement à Raiatea, dans l’archipel de la Société, et dont on ne connaît aujourd’hui que la description qu’il en a faite. Lors de mes séjours dans les îles du Pacifique, où la majorité des oiseaux qu’on voit sont des espèces cosmopolites introduites par l’homme, je me prends à rêver à ce qu’ont pu voir les voyageurs des Lumières. Autre exemple frappant, celui de Georg Steller, qui accompagna Vitus Béring dans l’exploration du nord de l’océan Pacifique. Sur le chemin du retour, en 1741, l’expédition fit naufrage et se réfugia sur une des îles du Commandeur, au large du Kamtchatka. Les conditions de vie très rudes décimèrent l’équipage, mais Steller observa, préleva, nota. Dix ans plus tard, il publia De Bestiis Marinus, un ouvrage dans lequel il décrit la faune de cette île, en particulier l’extraordinaire rhytine de Steller, un mammifère marin apparenté aux lamantins, qui pesait une dizaine de tonnes, se nourrissait d’algues et était très facile à chasser. Moins de trente ans après cette découverte, la rhytine avait disparu, exterminée par les marins qui suivaient la route ouverte par Béring vers l’Alaska. Le travail de ces naturalistes pionniers a permis de documenter la faune et la flore telles qu’elles étaient il y a deux ou trois siècles, et les collections qu’ils ont réunies, les descriptions qu’ils ont réalisées constituent aujourd’hui des témoignages irremplaçables. »
(p. 17-21)

Toujours à l’affût (p. 39-42)
Protéger la biodiversité (p. 77-81)
Extrait court
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