Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Défis de la course (Les)
  • Écho des bistrots (L’)
  • Quête du naturaliste (La)
  • Instinct de la glisse (L’)
  • Vertiges de la forêt (Les)
  • Voyage en famille (Le)
  • Tao du vélo (Le)
  • Parfum des îles (Le)
  • Appel de la route (L’)
  • Bonheurs de l’aquarelle (Les)
  • Euphorie des cimes (L’)
  • Malices du fil (Les)
  • Ivresse de la marche (L’)
  • Force du silence (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Frénésie du windsurf (La)
  • Prouesses de l’apnée (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Fureur de survivre (La)
  • Art de la trace (L’)
  • Voyage dans l’espace (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Légèreté du parapente (La)
  • Poésie du rail (La)
  • Hymne aux oiseaux (L’)
  • L’Engagement humanitaire
  • Grâce de l’escalade (La)
  • Temps du voyage (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Facéties du stop (Les)
  • Cantique de l’ours (Le)
  • Esprit du geste (L’)
  • Écriture de l’ailleurs (L’)
  • Rythme de l’âne (Le)
  • Chant des voiles (Le)
  • Liberté du centaure (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fièvre des volcans (La)
  • Extase du plongeur (L’)
  • Tentation du jardin (La)
  • Vie à la campagne (La)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Goût de la politesse (Le)
  • Caresse de l’onde (La)
  • Magie des grimoires (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Simplicité du kayak (La)
  • Voyage immobile (Le)
  • Attrait des gouffres (L’)
  • Soif d’images (La)
  • Mémoire de la Terre (La)
  • Enchantement de la rivière (L’)
  • Prodige de l’amitié (Le)
  • Promesse de l’envol (La)
  • Mystères du vin (Les)
  • Religion du jazz (La)
  • Charme des musées (Le)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Sortilèges de l’opéra (Les)
  • Âme de la chanson (L’)
  • Sérénité de l’éveil (La)
  • Arcanes du métro (Les)
Couverture
Premiers tours de roue :

« Mon baptême du feu s’est déroulé sur une Royal Enfield, marque mythique qui peut se vanter d’être l’une des plus anciennes au monde à fabriquer des motocyclettes. Naturellement, elles ont quelques ancêtres à faire valoir : la bicyclette en est un, à laquelle un moteur fut ajouté, à vapeur d’abord puis à explosion. Les engins à deux roues motorisés apparaissent à la toute fin du XIXe siècle, dans le sillage des inventions qui suivent la seconde révolution industrielle. La moto n’est pas un concept, mais la réduire à l’objet “motocyclette” serait trompeur. Car loin de pouvoir être cantonné à un simple véhicule fonctionnel, cet engin rapide, à l’accélération vive, fait du bruit et attire les regards. Son pilote peut en concevoir de la fierté ; il commande, va où il veut, quand il veut et décide de s’arrêter quand il le souhaite. Le potentiel magnétique de l’objet met facilement le motard sur un piédestal aux yeux d’une communauté de néophytes. Rouler à moto, c’est pouvoir rouler très vite d’un simple mouvement du poignet. C’est aussi, par extension, vivre libre et s’émanciper d’un monde trop formaté. Les nouveaux codes culturels soufflés par Hollywood après-guerre et la contestation portée par les événements de Mai 1968 ont fait naître et grandir la contre-culture et le désir d’un autre monde. Emblème de l’histoire bruyante de la jeunesse, la moto a symbolisé à elle seule la puissance d’évasion et de rébellion. Un esprit contestataire illustré par le film Easy Rider de Peter Fonda, avec ses deux héros traversant les États-Unis au guidon de leurs choppers. Rythmé par une bande-son rock, ce road-movie interroge sur une Amérique si attachée aux valeurs de la liberté et totalement effrayée par ceux qui s’y réfèrent vraiment.
L’histoire de la moto reflète étroitement l’évolution des sociétés, jusqu’à l’avènement des nouvelles générations d’adeptes féminins. Ceci dit, les représentations et les pratiques semblent progresser moins vite que les machines. L’image d’Épinal du motard, forgée sur des valeurs viriles, est profondément ancrée dans notre mémoire et notre histoire. Dans cet univers masculin, les femmes osant prendre le guidon ont longtemps été cantonnées aux stéréotypes du “garçon manqué” ou de l’“Amazone sexy”. Notre époque offre une chance inestimable de faire bouger les lignes : aujourd’hui, les motardes ne font plus figures d’exception, bien que toute l’attention soit encore concentrée sur elles en tant que femmes plutôt que pilotes. Je trouve toujours curieux d’être regardée d’un air flatteur ou paternaliste quand je grimpe sur ma machine. N’est-ce pas révélateur du chemin qu’il reste à parcourir ? J’ai bon espoir qu’un jour il sera banal de croiser des femmes au guidon d’une moto, qui inspireront à leur tour d’autres motardes en devenir. »
(p. 14-16)

La vie au grand air (p. 32-34)
Contradictions (p. 64-66)
Extrait court
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