Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Défis de la course (Les)
  • Écho des bistrots (L’)
  • Quête du naturaliste (La)
  • Instinct de la glisse (L’)
  • Vertiges de la forêt (Les)
  • Voyage en famille (Le)
  • Tao du vélo (Le)
  • Parfum des îles (Le)
  • Appel de la route (L’)
  • Bonheurs de l’aquarelle (Les)
  • Euphorie des cimes (L’)
  • Malices du fil (Les)
  • Ivresse de la marche (L’)
  • Force du silence (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Frénésie du windsurf (La)
  • Prouesses de l’apnée (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Fureur de survivre (La)
  • Art de la trace (L’)
  • Voyage dans l’espace (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Légèreté du parapente (La)
  • Poésie du rail (La)
  • Hymne aux oiseaux (L’)
  • L’Engagement humanitaire
  • Grâce de l’escalade (La)
  • Temps du voyage (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Facéties du stop (Les)
  • Cantique de l’ours (Le)
  • Esprit du geste (L’)
  • Écriture de l’ailleurs (L’)
  • Rythme de l’âne (Le)
  • Chant des voiles (Le)
  • Liberté du centaure (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fièvre des volcans (La)
  • Extase du plongeur (L’)
  • Tentation du jardin (La)
  • Vie à la campagne (La)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Goût de la politesse (Le)
  • Caresse de l’onde (La)
  • Magie des grimoires (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Simplicité du kayak (La)
  • Voyage immobile (Le)
  • Attrait des gouffres (L’)
  • Soif d’images (La)
  • Mémoire de la Terre (La)
  • Enchantement de la rivière (L’)
  • Prodige de l’amitié (Le)
  • Promesse de l’envol (La)
  • Mystères du vin (Les)
  • Religion du jazz (La)
  • Charme des musées (Le)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Sortilèges de l’opéra (Les)
  • Âme de la chanson (L’)
  • Sérénité de l’éveil (La)
  • Arcanes du métro (Les)
Couverture
Soul Surfers :

« Loin de l’agglutinement du bord de mer, des allées de parasols et de serviettes de plage, des surfeurs authentiques, sortes d’anachorètes contemporains, s’accordent quotidiennement avec l’éphémère vérité du monde. Ils ne sont pourtant ni mystiques, ni misanthropes ; simplement épris d’un puissant besoin de liberté dont ils ont parfois suivi l’appel sans s’en rendre compte. Ces surfeurs dans l’âme, on les surnomme Soul Surfers. Ils explorent la facette imperceptible de la discipline, rêvant de la précieuse équation entre l’homme et l’élément, celle qui poussait Duke Kahanamoku, pionnier du surf hawaïen, à s’élancer sur des murs d’eau colossaux muni d’une antique planche d’acacia. Pour eux, la glisse n’est ni un vecteur d’esbroufe ni un enchaînement de manœuvres spectaculaires, mais un art de vivre, une philosophie. Ils y voient même parfois une croyance apparentée à l’animisme, dans laquelle les éléments naturels – en particulier l’océan – sont dotés d’une force vitale.
En quête de spiritualité et de simplicité, le Soul Surfer cherche l’unité parfaite avec la vague. Peu importent les moyens qui l’y conduisent, peu importent la planche, le lieu ou la façon de surfer, vivre l’essence même de cette expérience singulière est avant tout une question d’état d’esprit.
Les Soul Surfers sont rares ; on les rencontre peu puisqu’ils se trouvent là où nul autre ne va. Je les ai côtoyés pour la première fois sur les côtes désertiques du sud du Mexique. Je me souviens de David, Canadien extravagant et étonnamment volubile, qui ne pouvait camoufler derrière sa faconde une spiritualité et une sensibilité manifestes. Il vivait seul dans une cabane en bois à peine plus grande qu’un abri de jardin, dans laquelle il ne dormait d’ailleurs pas, se contentant d’un hamac qu’il tendait entre deux manguiers le soir venu. Il se nourrissait principalement du poisson qu’il pêchait et des fruits qu’il cultivait, chérissant au plus haut point un plant de tomates qu’il avait vu pousser et éprouvant de réels scrupules à devoir les cueillir, tout comme les mangues qu’il considérait un long instant avant de les peler avec gravité.
Lorsque l’océan amenait la houle, il se levait avant le chant du coq et parcourait plusieurs kilomètres dans l’aube en direction de la plage. Il surfait peu, du moins d’un point de vue temporel. Car je crois que l’intensité qui le transperçait dans ces moments où il était seul était tout autre que celle que ressentaient les surfeurs qui arrivaient ensuite en grappes, lorsque le soleil se décollait de l’horizon et que la surface commençait à frissonner sous la caresse du vent. C’était du reste pour David le moment de partir, indifférent aux vagues qui déroulaient encore. Le surf, célébration confidentielle, introduisait une forme de dialogue entre son intériorité et l’équilibre du monde, que seule l’intimité offerte par la lumière voilée qu’esquisse le matin pouvait lui permettre d’établir sans risquer de heurter sa pudeur. »
(p. 45-47)

L’esprit du lieu (p. 61-64)
Le surf, une discipline à contretemps (p. 69-72)
Extrait court
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