« Hors collection »

  • Dersou Ouzala
  • Tamir aux eaux limpides (La)
  • Julien, la communion du berger
  • Lettres aux arbres
  • 100 Vues du Japon (Les)
  • Légende des Pôles (La)
  • 100 Objets du Japon (Les)
  • Chemins de Halage
  • Vivre branchée
  • Solidream
  • Cap-Vert
  • Voyage en Italique
  • Esprit du chemin (L’)
  • Testament des glaces (Le)
  • Un rêve éveillé
  • Pouyak
  • Œuvres autobiographiques
  • Périple de Beauchesne à la Terre de Feu (1698-1701)
Couverture
Héraut de la nature :

« Ce qui m’apparaît le plus singulier dans l’attitude et les propos de Nicolas Hulot – et le place à mes yeux parmi les rares contemporains capables de représenter un modèle –, c’est la dimension spirituelle. Ayant grandi, comme tout bon citoyen, dans un environnement matérialiste, blindé par un rationalisme sans faille, je m’étais habitué aux mêmes formats de discours. Hulot m’a surpris. Il s’est détaché du débat ordinaire pour aborder les sphères du symbole. L’homme n’est pas tant le porte-parole de la décroissance que du “dématérialisme”, notion qui laisse entendre qu’en se distanciant de la matière, le vrai progrès redevient possible. Quand la décroissance ne fait que reprendre à rebours une notion économique, promettant malgré elle une régression peu alléchante, le dématérialisme se place sur un plan auquel on ne peut accéder qu’en s’élevant, donc en continuant de croître. Mais cette fois la croissance est humaine, spirituelle, corollaire de restrictions qui toucherait uniquement la propriété matérielle, et soulagerait la Terre de nos excès.
Je suis également surpris par le ton. Le personnage parle comme s’il avait une responsabilité éminente devant l’histoire : insistance sur la gravité et l’universalité de l’enjeu, dénonciation des divisions qui affectent la nation et la fragilisent, nécessité de l’action commune. Le courage de ses mots fait ressortir, par contraste, l’incompétence de ceux qui accaparent la tribune sans jamais les prononcer. Enfin, une conscience s’exprime ! Un homme se détache pour attirer l’attention sur le plus important. Cet homme ne parle pas en leader politique, mais en souverain d’un domaine moral.
En faisant figure de “souverain moral”, Nicolas Hulot apparaît, d’une certaine manière, comme le roi Arthur d’une Terre en danger. La comparaison amène à rapprocher le Comité de veille écologique – comité d’experts réfléchissant sur les moyens à développer pour réconcilier l’homme avec la nature – de la communauté des chevaliers siégeant autour de la Table ronde. La table est ronde comme la Terre et comme la voûte céleste, chacun s’y tient à égale distance l’un de l’autre ; la cour ne connaît pas la hiérarchie, mais la préséance. “Agissons ensemble face à l’impératif écologique”, exhorte Nicolas Hulot ; pour les proches d’Arthur, l’action signifie le départ pour l’aventure. En accomplissant une aventure, le chevalier travaille à l’harmonisation du monde. Il s’expose pour réparer les désordres et rétablir la justice, comme nous nous exposerions chacun, aujourd’hui, si nous ressentions l’urgence d’arracher des ténèbres le royaume du Vivant. »
(p. 56-57)

La parabole de Shackleton (p. 111-115)
L’aventure vitale (p. 133-134)
Extrait court
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