Le sanctuaire caché :
« Les trente-six heures suivantes furent pleinement occupées par les derniers préparatifs de départ. Un colis fut attribué à chaque membre du groupe, et tout le surplus d’équipement que nous avions emporté par habitude fut écarté et déposé en lieu sûr. Chaque homme était équipé d’un coupe-vent léger, sous lequel il pouvait enfiler pas mal d’autres vêtements. Je dois dire que cet accoutrement vestimentaire hétérogène était constitué d’un mélange de vieilles hardes récupérées auprès de différentes connaissances : chemises, pyjamas, fracs, etc., tirées d’une vieille malle peu avant le départ. Ultérieurement, Kusang s’enticha de l’un de mes pantalons de costume, tandis que Pasang, considérant qu’il serait dommage d’utiliser au Garhwal un ancien smoking que je lui avais donné, le rapporta fièrement, à la fin de l’expédition, dans son Tibet natal.
Enfin, le plus important de tout, les chaussures de montagne, devaient être distribuées. Pour terminer, il fallut évaluer minutieusement les sommes en liquide dont nous pouvions avoir besoin dans les cinq mois à venir, et obtenir le montant, si possible presque exclusivement en pièces, auprès de la banque locale.
Ce n’était pas une succursale de notre banque à Calcutta. Nous avons été contraints de retirer le montant total en billets de banque et de nous déplacer les poches pleines, procédure que nous avons trouvée vraiment risquée. Nous avons découvert par la suite qu’échanger ces billets contre des pièces en argent se révélait, eu égard à toute la monnaie frauduleuse circulant en Inde, tout aussi épineux. Les Sherpas nous ont volontiers apporté leur assistance, et se sont montrés beaucoup plus efficaces que nous à détecter les fausses roupies, les rejetant sans hésitation au moindre doute. Au début, voir chaque pièce que nous leur tendions être scrutée, frottée sur une pierre, mordue ou testée d’une manière ou d’une autre nous a offusqués, mais nous avons vite fini par en faire autant.
Nous avions prévu une large tente Meade pour les Sherpas et une plus petite pour nous. Nous avions aussi une autre petite tente d’un poids réduit d’à peine 3 kilos en tout, mais nous avons vite découvert que l’effort pour la transporter ne justifiait pas le peu de confort qu’elle apportait. Nous avions des sacs de couchage classiques, sachant que des exemplaires en véritable duvet d’oie auraient nécessité une dépense supplémentaire ; et afin de pouvoir cuisiner au-dessus de la limite de la végétation, nous avions un petit réchaud Primus et environ une douzaine de rations militaires à utiliser lorsque Tilman et moi-même nous trouverions séparés des Sherpas. Nous avions également emporté 120 kilos de compléments alimentaires pour nous sustenter en attendant de nous habituer à la nourriture locale (laquelle consistait essentiellement en farine grossière), et lors des camps d’altitude. Différents achats de dernière minute furent réalisés au bazar de Ranikhet et l’ensemble, empaqueté pour la première étape de notre randonnée, réparti en charges de 35 kilos. »
Le sanctuaire caché (p. 156-158)
La seconde expédition au pied de la Nanda Devi (p. 275-276)
Extrait court
« Les trente-six heures suivantes furent pleinement occupées par les derniers préparatifs de départ. Un colis fut attribué à chaque membre du groupe, et tout le surplus d’équipement que nous avions emporté par habitude fut écarté et déposé en lieu sûr. Chaque homme était équipé d’un coupe-vent léger, sous lequel il pouvait enfiler pas mal d’autres vêtements. Je dois dire que cet accoutrement vestimentaire hétérogène était constitué d’un mélange de vieilles hardes récupérées auprès de différentes connaissances : chemises, pyjamas, fracs, etc., tirées d’une vieille malle peu avant le départ. Ultérieurement, Kusang s’enticha de l’un de mes pantalons de costume, tandis que Pasang, considérant qu’il serait dommage d’utiliser au Garhwal un ancien smoking que je lui avais donné, le rapporta fièrement, à la fin de l’expédition, dans son Tibet natal.
Enfin, le plus important de tout, les chaussures de montagne, devaient être distribuées. Pour terminer, il fallut évaluer minutieusement les sommes en liquide dont nous pouvions avoir besoin dans les cinq mois à venir, et obtenir le montant, si possible presque exclusivement en pièces, auprès de la banque locale.
Ce n’était pas une succursale de notre banque à Calcutta. Nous avons été contraints de retirer le montant total en billets de banque et de nous déplacer les poches pleines, procédure que nous avons trouvée vraiment risquée. Nous avons découvert par la suite qu’échanger ces billets contre des pièces en argent se révélait, eu égard à toute la monnaie frauduleuse circulant en Inde, tout aussi épineux. Les Sherpas nous ont volontiers apporté leur assistance, et se sont montrés beaucoup plus efficaces que nous à détecter les fausses roupies, les rejetant sans hésitation au moindre doute. Au début, voir chaque pièce que nous leur tendions être scrutée, frottée sur une pierre, mordue ou testée d’une manière ou d’une autre nous a offusqués, mais nous avons vite fini par en faire autant.
Nous avions prévu une large tente Meade pour les Sherpas et une plus petite pour nous. Nous avions aussi une autre petite tente d’un poids réduit d’à peine 3 kilos en tout, mais nous avons vite découvert que l’effort pour la transporter ne justifiait pas le peu de confort qu’elle apportait. Nous avions des sacs de couchage classiques, sachant que des exemplaires en véritable duvet d’oie auraient nécessité une dépense supplémentaire ; et afin de pouvoir cuisiner au-dessus de la limite de la végétation, nous avions un petit réchaud Primus et environ une douzaine de rations militaires à utiliser lorsque Tilman et moi-même nous trouverions séparés des Sherpas. Nous avions également emporté 120 kilos de compléments alimentaires pour nous sustenter en attendant de nous habituer à la nourriture locale (laquelle consistait essentiellement en farine grossière), et lors des camps d’altitude. Différents achats de dernière minute furent réalisés au bazar de Ranikhet et l’ensemble, empaqueté pour la première étape de notre randonnée, réparti en charges de 35 kilos. »
(p. 66-68)
Le sanctuaire caché (p. 156-158)
La seconde expédition au pied de la Nanda Devi (p. 275-276)
Extrait court