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Devant le massif de la Chartreuse depuis celui de Belledonne – Isère (France)
Année 2020
© Édouard Meyer
Instructeur de survie.

Vivre plus fort :


« En jouant à survivre, on redonne vie à l’enfant intérieur, qui nous aide à construire la cabane, et tout en se moquant des genoux croûtés, des épines plantées dans les doigts, des coups de soleil, on savoure l’instant présent. C’est le retour de l’être cher et pur que nous avons été et qui demeure en nous, c’est l’expression d’un caractère enfantin mais pas infantile, d’un état nullement régressif mais régénérateur. Chez Goethe, Faust redevient enfant après sa mort, le Puer æternus lumineux de Jung n’est pas un adulte qui, atteint du syndrome de Peter Pan, voudrait rester un enfant inconscient, mais un enfant né de la maturité de l’homme, archétype du renouveau, du potentiel infini de croissance, d’espoir pour le futur et symbole de la plénitude de l’homme.
La survie, c’est l’espace de liberté dont a besoin l’enfant qui est en nous, c’est le terrain d’expérience et d’épanouissement idéal. La reconnexion avec cet être nous aide à aimer librement, à suivre notre intuition, à prendre part au réenchantement du monde. En situation de survie, l’homme apprend ainsi à s’appliquer à une tâche futile avec sérieux autant qu’à aborder un problème grave avec légèreté. Et cela le gonfle de sève, lui apporte un surplus d’existence. Reinhold Messner, l’un des plus grands alpinistes de notre époque n’a-t_il pas titré ses mémoires Le Sur-vivant pour dire à quel point être un rescapé après une vie passée aux confins de l’extrême l’a rendu “plus que vivant”, comme si cela permettait de mener plusieurs existences en une. »


Extrait de :

La Fureur de survivre, Petit manuel à l’usage de ceux qui ne veulent pas mourir en pleine nature
(p. 84-86, Transboréal, « Petite philosophie du voyage », 2022)

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