Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Défis de la course (Les)
  • Écho des bistrots (L’)
  • Quête du naturaliste (La)
  • Instinct de la glisse (L’)
  • Vertiges de la forêt (Les)
  • Voyage en famille (Le)
  • Tao du vélo (Le)
  • Parfum des îles (Le)
  • Appel de la route (L’)
  • Bonheurs de l’aquarelle (Les)
  • Euphorie des cimes (L’)
  • Malices du fil (Les)
  • Ivresse de la marche (L’)
  • Force du silence (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Frénésie du windsurf (La)
  • Prouesses de l’apnée (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Fureur de survivre (La)
  • Art de la trace (L’)
  • Voyage dans l’espace (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Légèreté du parapente (La)
  • Poésie du rail (La)
  • Hymne aux oiseaux (L’)
  • L’Engagement humanitaire
  • Grâce de l’escalade (La)
  • Temps du voyage (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Facéties du stop (Les)
  • Cantique de l’ours (Le)
  • Esprit du geste (L’)
  • Écriture de l’ailleurs (L’)
  • Rythme de l’âne (Le)
  • Chant des voiles (Le)
  • Liberté du centaure (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fièvre des volcans (La)
  • Extase du plongeur (L’)
  • Tentation du jardin (La)
  • Vie à la campagne (La)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Goût de la politesse (Le)
  • Caresse de l’onde (La)
  • Magie des grimoires (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Simplicité du kayak (La)
  • Voyage immobile (Le)
  • Attrait des gouffres (L’)
  • Soif d’images (La)
  • Mémoire de la Terre (La)
  • Enchantement de la rivière (L’)
  • Prodige de l’amitié (Le)
  • Promesse de l’envol (La)
  • Mystères du vin (Les)
  • Religion du jazz (La)
  • Charme des musées (Le)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Sortilèges de l’opéra (Les)
  • Âme de la chanson (L’)
  • Sérénité de l’éveil (La)
  • Arcanes du métro (Les)
Couverture
Donner et recevoir :

« La douceur de l’approche et de l’atterrissage favorise la rencontre, qu’aucun bruit ne vient perturber. Le lien se noue naturellement, sur le ton de l’étonnement d’abord, du respect ensuite. Cette progression discrète est souvent à l’origine d’un dialogue particulier avec les riverains. Le kayak posséderait-il un langage bien à lui ? Ne vous est-il jamais arrivé, en tant que randonneur sur le sentier surplombant la côte, de communiquer par le regard avec le kayakiste en contrebas ? D’observer la main levée, dans votre direction, du pêcheur accroché aux rochers ? De constater à l’approche des esquifs le large sourire des touristes sur les quais ? Et de vous surprendre à vous sentir convié à embarquer à la seule vue de la carte marine posée à même le pont d’un kayak de mer ? Ou d’espérer partager le récit d’un pagayeur, le temps d’une soirée dans un bar ou une capitainerie ?
Alors que le kayak file en bord de mer, les hommes affairés redressent à peine leur dos pour saluer le plaisancier si proche de leurs parcs à huîtres, casiers à homards, carrelets ou fermes perlières. Son faible tirant d’eau est le meilleur atout d’une approche tout en pudeur, pour peu que la pagaie, devenue inutile, cesse sa scansion et se pose sur le pont. Une cohabitation suspendue se noue alors de façon éphémère. Le marin rampant est rarement perçu comme un intrus. Après tout, chaque personne croisée, kayakiste ou riverain, porte son lot de rêves. Mais qu’ont-ils en commun ? Un bateau ? Alors chacun devient ethnologue en construction navale, tant les regards vers l’esquif de l’autre semblent révéler une étrangeté nautique. Quelle curiosité, quelle porosité sont-ils prêts à livrer ? Hormis les cas de naufrage, l’hospitalité des hommes de mer est plus réservée. Il est vrai que recevoir un groupe de pagayeurs ne va pas de soi. L’encombrement matériel fait parfois fuir la spontanéité des propositions. À l’inverse, hors des côtes fréquentées, et lorsque le kayakiste solitaire n’est plus perçu comme un marginal à la liberté apparente presque gênante, la générosité a peu de limite. Le voyageur isolé se verra plus aisément proposer un espace pour planter sa tente, un premier verre, puis un repas mitonné et, apothéose, une douche chaude. Dès lors, il devra faire bonne figure devant ses hôtes d’un soir, répondre à leur curiosité, décrire par le menu les côtes longées ou les îles abordées, partager des discussions à n’en plus finir sur les trésors marins ou l’Atlantide. Mais qu’importe si l’heure se fait tardive, la méfiance des riverains de côtes privatisées à l’excès n’a pas encore contaminé tout le littoral, l’hospitalité n’est pas la même sur tous les rivages, les cœurs s’ouvrent bien plus qu’ils ne se ferment. Et le kayakiste solitaire reçoit davantage qu’il ne donne. »
(p. 75-78)

Embarquer (p. 11-14)
Un drôle de petit bateau (p. 18-21)
Extrait court
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