Géraldine Dunbar

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Iekaterinbourg – Oural (Russie)
Année 2004
© Géraldine Dunbar
Coordinatrice dans l’événementiel. A vécu trois ans à Moscou et voyagé à trois reprises à bord du Transsibérien.

Née à Londres en 1972, Géraldine Dunbar est de père sud-africain et de mère française. Elle a passé toute sa jeunesse en Grande-Bretagne, où elle grandit dans un univers artistique : son père est technicien de cinéma, sa mère artiste et enseignante, son beau-père, Painton Cowen, écrivain et musicien, et sa grand-mère, Pamela May, ballerine au Covent Garden Royal Ballet. Fascinée par les grands espaces, elle s’intéresse dès l’âge de 7 ans à l’Union soviétique, entreprend l’étude du russe à 12 ans et, depuis la France où elle réside à partir de 1990, effectue son premier voyage à Saint-Pétersbourg en 1992, à 19 ans : un séjour de deux mois dans une kommunalka, un appartement communautaire réunissant cinq familles.

En 1994, à 21 ans, Géraldine Dunbar découvre l’aventure en faisant le tour de la Crimée seule en auto-stop. Cette même année, elle rencontre Alexandre Soljenitsyne à la gare de Iaroslav à Moscou, de retour dans son pays natal après vingt années d’exil : septuagénaire, l’ancien forçat, prix Nobel de littérature, avait tenu à retrouver sa patrie en train, en traversant ses terres deux mois durant, de Vladivostok à la capitale. Ancienne élève à la Sorbonne et à Oxford, titulaire d’un DEA d’Études slaves, la jeune femme multiplie ensuite les séjours en Russie dans les années 1990. Elle débute son activité professionnelle à la BBC, à Paris puis à Moscou, où elle travaille comme assistante auprès des correspondants chargés de couvrir l’actualité, notamment la première guerre en Tchétchénie et les combats meurtriers à Grozny. Cette expérience, essentielle, lui fait découvrir l’importance du témoignage humain. Elle est par la suite embauchée par Publicis à Paris, où elle contribue pour Coca-Cola, et d’autres annonceurs perplexes devant le nouveau marché russe, immense et nébuleux, à la réflexion stratégique de la première campagne publicitaire, tout en en coordonnant d’autres dans plus de trente pays d’Europe. Elle enchaîne avec McCann-Erickson, et à 24 ans, s’expatrie à Moscou pour gérer le budget L’Oréal, dans un marché en pleine expansion. En 1999, elle est contrainte de rentrer en France, en raison de la grave crise économique qui sévit en Russie. Après quatre ans d’activité publicitaire, elle se tourne vers l’édition et rejoint en 2000 le département publications de la Walt Disney Company, où elle développe les projets de licence liés aux sorties des films Disney et Pixar. Elle participe aussi à la célébration des 100 ans de Walt Disney. Mais la Russie lui manque. En 2003, la rencontre du photoreporter Stanley Greene – qui l’encourage à écrire – et celle d’un Ukrainien anonyme dans le métro lui donnent l’impulsion de partir. Ainsi, en 2004, dix ans après avoir vu Soljenitsyne, elle décide de tout quitter pour réaliser son vieux rêve : voyager à bord du Transsibérien, d’ouest en est et retour pendant quatre mois.

Le 7 mai 2004, Géraldine Dunbar se rend à Moscou et commence son aventure en prenant part à une réunion des anciens combattants de « la Grande Guerre patriotique ». Peu après, la voyageuse entame sa lente migration vers l’Orient en faisant de nombreuses escales. Elle emprunte le Transsibérien ou des trains ordinaires, et effectue un tiers du voyage en 3e classe. Elle arpente les villages de Sibérie, navigue sur le fleuve Ienisseï, découvre la « perle de Sibérie », le lac Baïkal, chevauche dans les steppes de l’île d’Olkhon, visite le temple bouddhiste d’Ivolginskii Datsan à Oulan-Oudé, et enfin s’émerveille devant la baie de Vladivostok, qui passe pour le « San Francisco de l’Extrême-Orient ». Elle s’en revient en train, avec 20 000 km de souvenirs, et achève son aventure en rencontrant Lesley Blanch, romancière et ex-épouse de Romain Gary, pionnière du Transsibérien, alors âgée de 101 ans.

En juin 2010, avec dix-sept écrivains français dont Guy Goffette, Mathias Énard, Maylis de Kerangal, Danièle Sallenave, Dominique Fernandez, Patrick Deville et Eugène Savitskaya, Géraldine Dunbar embarque à nouveau à bord du Transsibérien de Moscou à Novossibirsk, dans le cadre des événements liés à la célébration de l’année France/Russie. Elle présente ses photographies dans une exposition itinérante intitulée « Chère Russie » et donne de nombreuses conférences sur le Transsibérien. En 2012, elle signe la préface du livre Empreinte transsibérienne de Didier Bizet chez Critères Éditions. Le « testament transsibérien » dénote une inquiétude quant à l’avènement inéluctable du Transsibérien à grande vitesse, dans le cadre d’une expansion ferroviaire sans précédent de la Russie vers l’Asie. L’auteur travaille aussi sur un recueil de nouvelles liées à la Sibérie.

Après avoir travaillé à la direction commerciale de l’architecte Jean Nouvel, notamment dans le cadre de la promotion de projets en Russie, dès le retour de son premier voyage en Transsibérien, Géraldine Dunbar a donné naissance en 2007 à un petit Tolstoy et à une petite Lily May en 2009. Elle a depuis quitté la capitale pour s’installer à la campagne et habite avec ses deux enfants dans un village-clairière près de Chantilly, entourée de chevaux et de trois massifs forestiers.

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