Collection « La clé des champs »
Agnès Gosselin – IV. Vacances – Tourismes :
« Il y a celles qui montent au Château-Gaillard en talons aiguilles. Il y a les parents qui se lancent sur un itinéraire sans eau ni provisions pour leurs enfants chaussés de tongs, qui reçoivent une taloche parce qu’ils sont grognons. Il y a ceux qui suivent des tronçons du GR 2 en espadrilles et qui laissent sachets de barres céréalières et papiers gras sur place, trop fatigués sans doute pour les transporter. Il y a ceux qui vous annoncent fièrement les kilomètres parcourus en deux jours – un vrai marathon –, traversent en un éclair les sites connus : Vascœuil, Mortemer, château du Champ-de-bataille, Giverny, Beaumesnil, Verneuil, Bernay, et repartent avec autant de clichés dans la tête que dans leur appareil photo. Ils ignorent les chemins de halage, les sentiers et les manoirs du Vexin bossu, les petits coins magiques de la Lévière ou de l’Epte, les croix ou l’allée couverte mérovingienne de Dampmesnil. Ce sont les mêmes qui vous traitent de fou quand vous racontez votre périple de refuge en refuge en compagnie des chamois fuyants, des marmottes siffleuses, des aigles criards, des bouquetins majestueux et des mille et une couleurs des fleurs, des papillons et des insectes.
Mais il y a aussi ceux qui connaissent les sites imprenables et viennent y pique-niquer en famille, comme les gens rencontrés à Chambord l’été dernier. Installés à la limite du domaine, ils avaient pour programme un coucher de soleil rose et or habillant de féerie le château et son reflet dans les douves. En prime, le chant des oiseaux ; en perspective, la vue des sangliers, des cerfs, des biches et de leurs faons, à l’affût du haut d’un observatoire. Il y a ceux qui font confiance aux parcours proposés par les régions, qui découvrent les milieux avec un accompagnateur, qui apprennent l’histoire humaine, naturelle et sociale des alentours : ils reviennent le cœur fort, l’esprit comblé et la peau brunie par le soleil. »
Claude Le Dolédec – II. Saisons – Le chemin des écoliers (p. 56-57)
Mireille Cadiou – III. Travaux – Les gants (p. 90-91)
Extrait court
« Il y a celles qui montent au Château-Gaillard en talons aiguilles. Il y a les parents qui se lancent sur un itinéraire sans eau ni provisions pour leurs enfants chaussés de tongs, qui reçoivent une taloche parce qu’ils sont grognons. Il y a ceux qui suivent des tronçons du GR 2 en espadrilles et qui laissent sachets de barres céréalières et papiers gras sur place, trop fatigués sans doute pour les transporter. Il y a ceux qui vous annoncent fièrement les kilomètres parcourus en deux jours – un vrai marathon –, traversent en un éclair les sites connus : Vascœuil, Mortemer, château du Champ-de-bataille, Giverny, Beaumesnil, Verneuil, Bernay, et repartent avec autant de clichés dans la tête que dans leur appareil photo. Ils ignorent les chemins de halage, les sentiers et les manoirs du Vexin bossu, les petits coins magiques de la Lévière ou de l’Epte, les croix ou l’allée couverte mérovingienne de Dampmesnil. Ce sont les mêmes qui vous traitent de fou quand vous racontez votre périple de refuge en refuge en compagnie des chamois fuyants, des marmottes siffleuses, des aigles criards, des bouquetins majestueux et des mille et une couleurs des fleurs, des papillons et des insectes.
Mais il y a aussi ceux qui connaissent les sites imprenables et viennent y pique-niquer en famille, comme les gens rencontrés à Chambord l’été dernier. Installés à la limite du domaine, ils avaient pour programme un coucher de soleil rose et or habillant de féerie le château et son reflet dans les douves. En prime, le chant des oiseaux ; en perspective, la vue des sangliers, des cerfs, des biches et de leurs faons, à l’affût du haut d’un observatoire. Il y a ceux qui font confiance aux parcours proposés par les régions, qui découvrent les milieux avec un accompagnateur, qui apprennent l’histoire humaine, naturelle et sociale des alentours : ils reviennent le cœur fort, l’esprit comblé et la peau brunie par le soleil. »
(p. 112-113)
Claude Le Dolédec – II. Saisons – Le chemin des écoliers (p. 56-57)
Mireille Cadiou – III. Travaux – Les gants (p. 90-91)
Extrait court
