Algérie :

« À peine la voiture arrêtée au pied de la dune derrière laquelle se trouve l’abri, repéré de loin à la jumelle comme souvent, je jaillis, bâton à la main, sacoche de terrain à l’épaule, et je gravis difficilement la pente de sable mou – un pas en avant, glissade de deux en arrière. Une demi-heure plus tard, bredouille cette fois (l’abri n’était pas orné), mais tout de même lesté de plusieurs échantillons géologiques, je redescends la dune. Près de la voiture, Idhal, le chauffeur, accroupi, joue de la flûte de berger, pour lui seul. Calme spectacle, pure sonorité, et tellement en harmonie avec le cadre. Je perçois alors un contraste de nature et de culture : l’activité et le temps compté d’un chercheur aux intérêts multiples, et cette façon si spontanée et tranquille de remplir le temps. La belle sentence rapportée par Moussa ag Amastane, aménokal des Kel Ahaggar, me revient : “La flûte de roseau ne chante jamais aussi bien que dans la solitude de l’espace où seul le silence l’écoute. Homme, il faut savoir te taire, comme le silence, pour écouter le chant de l’espace.” Parmi beaucoup d’autres, on voit dans le grand abri Ébérère deux scènes peintes, l’une au temps des bergers du néolithique, l’autre pendant la période protohistorique des Paléoberbères, ancêtres des Touaregs. Deux cultures, deux modes de vie, deux façons différentes de concevoir le déroulement du temps et d’en utiliser les ressources. »

Libye (p. 10-11)
Niger (p. 110-113)
Extrait court
Extraits d’articles
La géologie du Sahara
L’adaptation des plantes au désert