« Hors collection »

  • Dersou Ouzala
  • Tamir aux eaux limpides (La)
  • Julien, la communion du berger
  • Lettres aux arbres
  • 100 Vues du Japon (Les)
  • Légende des Pôles (La)
  • 100 Objets du Japon (Les)
  • Chemins de Halage
  • Vivre branchée
  • Solidream
  • Cap-Vert
  • Voyage en Italique
  • Esprit du chemin (L’)
  • Testament des glaces (Le)
  • Un rêve éveillé
  • Pouyak
  • Œuvres autobiographiques
  • Périple de Beauchesne à la Terre de Feu (1698-1701)
Couverture
Avertissement au lecteur :

« La naïveté avec laquelle ce journal est écrit doit faire plaisir ; les expressions en sont simples et je n’ai eu pour guide que la vérité. Mon dessein n’était d’abord de le faire que pour plaire à plusieurs personnes de considération, et je ne me serais pas hasardé à entreprendre un ouvrage aussi long, aussi sujet et aussi difficile pour un jeune homme qui avait très peu d’expérience et moins dans la marine qu’en toutes autres choses, sans l’obligation dans laquelle je me sentais de ne pas manquer cette première occasion à leur marquer par mon obéissance que j’étais entièrement dévoué à leur volonté, que j’avais profité de leurs leçons et que je n’avais pas passé le temps comme font bien d’autres dans les voyages de long cours, quoique j’eusse peu de connaissance de la mer et de la manière qu’on vit dans un vaisseau en semblables voyages. Je n’avais pas laissé que de m’en faire une idée qui approchait assez de la vérité, et cela, joint avec beaucoup d’injustice qu’on m’a faite avant de m’embarquer, m’avait donné bien de la répugnance pour cette campagne. L’envie que j’avais de faire un si beau voyage et de commencer à mettre en exécution ce que je n’avais encore fait que sur le papier, et enfin plusieurs autres raisons, m’obligèrent à passer par-dessus toutes les considérations que j’aurais pu faire là-dessus. Ce voyage a été long et pénible et si j’en suis passablement content, je peux dire avoir été moins mal que beaucoup d’autres et M. de Beauchesnes, le commandant, m’a donné plusieurs fois des marques de l’estime qu’il avait pour moi.
Je commençai à écrire fort succinctement et comme qui traite de ce qu’il ne sait pas, mais peu à peu, y prenant goût et entrant en connaissance de la navigation tant par les occasions que me procurait ma profession que par quelques connaissances que j’ai de la sphère et de la géométrie, et les fréquents entretiens que j’ai eus avec les officiers, les pilotes, les maîtres et tous ceux que j’ai connu avoir le plus d’expérience, plusieurs journaux et relations qui m’ont fait voir l’ordre que je devais avoir dans le mien et combien il est nécessaire de tout remarquer dans les pays peu fréquentés pour frayer le chemin aux autres ou à soi-même si on était obligé d’y revenir, et que c’est un grand soulagement pour un vaisseau qui fait voyage dans les pays lointains et quelquefois son salut, d’avoir de fidèles mémoires ; j’ai donc fait mes efforts pour rendre ce journal bon à quelque chose, sans pour cela en retrancher ce qui peut divertir le lecteur. J’ai joint l’utile au curieux autant que j’ai pu, et cru que je pouvais faire plaisir à mes amis en m’instruisant moi-même. »
(p. 35-36)

Janvier 1700 (p. 152-154)
Mars 1700 (p. 220-222)
Extrait court
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