Sans frontières :
« Au fur et à mesure de ma progression, mes velléités d’exploration allaient croissant, chaque vol permettant de franchir un nouveau col, d’où une nouvelle vallée faisait prendre un degré au thermomètre de ma liberté. Et ma curiosité l’accompagnait. Qu’allais-je découvrir la fois suivante ? Parfois, je me posais en un lieu que je connaissais pour y être arrivée par voie terrestre, mais que le cheminement aérien me faisait appréhender avec un regard neuf. D’autres fois, j’ignorais le nom de l’endroit où mon aéronef m’avait portée et ce n’est qu’après avoir atterri, m’être déharnachée et délestée de mon casque, de mon masque et de ma parka que je me renseignais sur l’endroit. Tantôt la cartographie accessible sur mon smartphone, tantôt un promeneur m’ayant observée avec curiosité m’informait alors. Occasionnellement, c’est la voiture dudit promeneur qui – m’évitant de tendre le pouce – me ramenait vers mon point de départ. Empruntant cette fois les routes des hommes, le nez en l’air et l’esprit pas tout à fait redescendu, je contemplais les cimes précédemment survolées, tout en répondant aux questions enthousiastes du conducteur.
Au début, ces pérégrinations se déroulaient dans la temporalité d’une journée, me laissant, le soir venu, succomber au sommeil, l’esprit empli d’un cortège de souvenirs et d’une sensation d’affranchissement qui ne demandait qu’à grandir. À chaque nouvelle expérience je m’allégeais, laissant au sol quelque chose de plus : un petit poids en moins dans ma quête de liberté !
Un jour, je décidai de sauter le pas : prolonger l’aventure au-delà de la période de rotation de notre planète sur elle-même. Emporter avec soi de quoi franchir cette frontière, qui se nomme platement “nuit” mais qui porte en elle la sémantique enivrante du voyage. Ainsi chargée de mon matériel de bivouac et de mon aile, je partis pour des lendemains pleins de promesses. Ces itinérances en “marche et vol” revêtaient pour moi un caractère magique et éminemment libérateur. J’avançais par mes propres moyens et “par les voies de la nature” vers l’inconnu. Chaque soir, là où le parapente et mes pas m’avaient permis d’arriver, je montais la tente et jouissais du spectacle vespéral de la nature. J’imaginais alors avec une curiosité fébrile les découvertes que je ferais le lendemain. »
La liberté du libériste (p. 50-53)
Offrir l’envol (p. 72-74)
Extrait court
« Au fur et à mesure de ma progression, mes velléités d’exploration allaient croissant, chaque vol permettant de franchir un nouveau col, d’où une nouvelle vallée faisait prendre un degré au thermomètre de ma liberté. Et ma curiosité l’accompagnait. Qu’allais-je découvrir la fois suivante ? Parfois, je me posais en un lieu que je connaissais pour y être arrivée par voie terrestre, mais que le cheminement aérien me faisait appréhender avec un regard neuf. D’autres fois, j’ignorais le nom de l’endroit où mon aéronef m’avait portée et ce n’est qu’après avoir atterri, m’être déharnachée et délestée de mon casque, de mon masque et de ma parka que je me renseignais sur l’endroit. Tantôt la cartographie accessible sur mon smartphone, tantôt un promeneur m’ayant observée avec curiosité m’informait alors. Occasionnellement, c’est la voiture dudit promeneur qui – m’évitant de tendre le pouce – me ramenait vers mon point de départ. Empruntant cette fois les routes des hommes, le nez en l’air et l’esprit pas tout à fait redescendu, je contemplais les cimes précédemment survolées, tout en répondant aux questions enthousiastes du conducteur.
Au début, ces pérégrinations se déroulaient dans la temporalité d’une journée, me laissant, le soir venu, succomber au sommeil, l’esprit empli d’un cortège de souvenirs et d’une sensation d’affranchissement qui ne demandait qu’à grandir. À chaque nouvelle expérience je m’allégeais, laissant au sol quelque chose de plus : un petit poids en moins dans ma quête de liberté !
Un jour, je décidai de sauter le pas : prolonger l’aventure au-delà de la période de rotation de notre planète sur elle-même. Emporter avec soi de quoi franchir cette frontière, qui se nomme platement “nuit” mais qui porte en elle la sémantique enivrante du voyage. Ainsi chargée de mon matériel de bivouac et de mon aile, je partis pour des lendemains pleins de promesses. Ces itinérances en “marche et vol” revêtaient pour moi un caractère magique et éminemment libérateur. J’avançais par mes propres moyens et “par les voies de la nature” vers l’inconnu. Chaque soir, là où le parapente et mes pas m’avaient permis d’arriver, je montais la tente et jouissais du spectacle vespéral de la nature. J’imaginais alors avec une curiosité fébrile les découvertes que je ferais le lendemain. »
(p. 40-42)
La liberté du libériste (p. 50-53)
Offrir l’envol (p. 72-74)
Extrait court