Sur le mont d’Or – Doubs (France)
Année 2012
© Émeric Fisset
Né à Besançon en 1961, Pierre-Marie Aubertel est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en maintenance industrielle et s’est orienté ensuite vers le génie logiciel. Toutefois, cet informaticien qui s’occupe de la mise en ligne du Dictionnaire historique de la Suisse, qui recrée le site des réserves naturelles de France et, gracieusement, maintient et développe le site de la maison d’édition Transboréal, cet homme donc, ne se réduit pas à son travail, qu’il accomplit à distance depuis la grande ferme dont il occupe depuis 2003 la partie nord à quelques kilomètres de Mouthe, dans la ? Petite Sibérie » du Jura.
Les centres d’intérêt et les activités de Pierre-Marie Aubertel sont multiples, et il n’est que de pousser sa porte pour s’en convaincre. Des centaines de livres sur la nature, un télescope, des kayaks, un dériveur Caravelle, du matériel de ski et d’alpinisme – pour cet ancien résidant de la vallée de Chamonix –, des centaines de cartes, de brochures et d’articles de presse? un désordre où ce Franc-Comtois s’y retrouve toujours. Il faut le voir observer les nuages diurnes ou le ciel nocturne, relever un piège photographique, prêter l’oreille aux glapissements du renard ou détailler le vol en saint-esprit du faucon crécerelle pour se convaincre qu’il est un homme aux mille passions. Il suffit de le regarder écouter de la musique, du baroque au rock, visionner Le Mariage de Figaro dans la mise en scène de Gérard Brunel, parler du dernier film de Woody Allen, commenter un article de vulgarisation de Pour la science ou la dernière réalisation architecturale de Pier Luigi Nervi. Ou bien d’apprendre qu’il s’implique aussi dans la vie locale et associative. Adjoint au maire de Brey depuis 2008, il s’occupe notamment de la gestion des forêts de cette commune d’une centaine d’habitants. Vice-président de la Maison de la réserve naturelle du lac de Remoray, il organise un cycle de conférences et a à cœur d’établir des parcours naturalistes dans la forêt avoisinante. Membre de l’Association des bergers du Jura franco-suisse, il prend chaque vendredi estival l’apéritif avec des bergers du mont Tendre ou du Risoux sur le marché de Mouthe, quand il ne gagne pas le mont d’Or pour partager une fondue dans un chalet d’alpage. Et l’hiver, à skis bien sûr, il parcourt les crêtes, sans faire de bruit, pour observer le chamois ou le tétras-lyre, sans faire de bruit, car il n’est pas du genre à se mettre en avant. Et il faut imaginer cet amoureux de la nature, souple et manœuvrier, se glisser entre les épicéas, ses jumelles en bandoulière, l’œil aux aguets, tous les sens en alerte, pour comprendre ce qu’un passionné de nature est parvenu à apprendre d’elle, à son contact et dans les livres.
Humble en dépit de toutes les connaissances qu’il a accumulées, Pierre-Marie Aubertel pourrait aussi se targuer de ses voyages, à la voile aux Scilly ou au Spitzberg, en kayak sur le fleuve Saguenay, à pied en Écosse ou en Patagonie avec le raid Gauloises. Il s’est aussi rendu seize fois en Corée du Sud à titre professionnel, a navigué à de nombreuses reprises sur la bisquine de Cancale et a fait voler des cerfs-volants au-dessus de tous les paysages de France. Mais là encore, ce Jurassien dans l’âme reste aussi discret que le lynx sur la Haute Chaîne.