Annie Kerouedan

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Née en 1954 à Taillebois dans l’Orne, d’une mère institutrice et d’un père fonctionnaire, Annie Kerouedan a passé son enfance entre Flers, Bayeux et Vire. Studieuse, elle passe le baccalauréat scientifique à l’âge de 16 ans et décide de s’inscrire à la faculté de médecine de Caen. La jeune femme rêve d’ailleurs, et elle pense que le métier de médecin, qui œuvre au plus près des hommes, lui permettra d’appréhender des peuples et cultures éloignées – elle ne se sera pas trompée.

Quand, à 19 ans, Annie Kerouedan tombe amoureuse de son futur mari, un Danois rencontré en vacances, elle décide de s’installer à Copenhague. Elle y apprend le danois et travaille en tant qu’agent d’entretien et infirmière vacataire pour financer ses études. En janvier 1979, elle obtient le diplôme de médecine à l’université de Copenhague. Elle se spécialisera par la suite en gynécologie obstétrique. En tant qu’interne à l’hôpital, elle rencontre plusieurs patientes groenlandaises qui partagent avec elle les souvenirs de la vie au-delà du cercle polaire – leurs récits fascinent la jeune diplômée.

En 1986, Annie Kerouedan divorce. Aussi, son besoin d’ailleurs s’amplifie, et la volonté de connaître le peuple inuit la pousse à demander un poste de médecin remplaçante au sud du Groenland – les cinq mois passés à Paamiut suffiront à l’envoûter pour de nombreuses années. Elle rentre néanmoins en France, s’installant près de Béziers pour exercer comme médecin généraliste, puis comme gynécologue, avant de repartir en 1992 pendant quatre mois à Sisimiut, à mi-chemin entre Nuuk et la baie de Disko. De 2003 à 2006, elle s’engage ensuite aux côtés d’une ong normande et part plusieurs fois en mission au Mali. Parallèlement, elle continue à faire des remplacements au Groenland – il lui arrive alors de passer d’une température de 30 Â°C à -30 Â°C en l’espace de quelques jours.

Lassée de cette vie nomade, Annie Kerouedan accepte, en 2006, la proposition de devenir directrice de l’hôpital d’Uummannaq et s’y installe avec son compagnon Pierre qu’elle a rencontré deux années auparavant. Le poste est initialement prévu pour trois ans, mais elle le renouvelle à plusieurs reprises, jusqu’en 2017. Bernard Fontanille témoigne de l’expérience hors du commun d’Annie Kerouedan dans la troisième saison de la série « Médecines d’ailleurs Â» ; en 2018 est diffusé sur Arte le reportage sur son travail sous le titre Médecin sur la banquise.

En 2011, Annie Kerouedan et son compagnon créent, soutenus par la mairie de Granville, l’association de jumelage entre Granville et Uummannaq, dont le parrain est le prince Albert II de Monaco. L’association organise tous les deux ans le festival « Aluu, le Groenland à Granville Â», qui convie des artistes inuit dans la station balnéaire normande.

Bien qu’à la retraite, la médecin passionnée a continué à encadrer des thèses, notamment celle de Soazig Parouty, Groenland : Mise en abîme de problématiques en santé dans une société en transition. Depuis 2017, Annie Kerouedan retourne régulièrement à Uummannaq, la dernière fois en 2020 où elle y a vécu le confinement.

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