Près de 80 % des 3 000 espèces végétales et animales du lac Baïkal seraient endémiques. Certaines auraient migré des mers arctiques par l’unique cordon qui relie le Baïkal aux septentrions russes – l’émissaire Angara –, et se seraient ensuite adaptées aux conditions qui prévalent dans le vieux lac. C’est le cas de l’importante ressource halieutique que constitue l’omoul. L’origine de certaines espèces est plus obscure, comme celle du poisson adipeux golomianka ou celle du phoque endémique nerpa, qui traîne son quintal de graisse de rocher en rocher. Impossible de longer les grèves sans croiser l’ours, l’élan, le cerf, le renard ou la loutre. Le glouton et le loup se montrent rarement, et mustélidés comme rongeurs ont fait les frais du commerce de fourrure. Mais hermines, visons et zibelines abondent, et les écureuils emplissent encore de leur raffut la taïga. Plus de 326 espèces d’oiseaux peuplent le ciel baïkalien : canards gris, hérons, mouettes à tête noire, cigognes trouvent leur compte dans la prolifération estivale des insectes.

Baïkal

Natacha vit depuis vingt ans avec son mari dans une cabane des bords du lac. Elle travaille à une thèse de biologie sur l’évolution des crustacés dans les flaques résiduelles situées en retrait de la ligne de rivage. Son mari est le garde en chef de la réserve Baïkal-Lena.

Images de Thomas Goisque, extraites de l’album Lac Baïkal, Visions de coureurs de taïga

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