Collection « La clé des champs »

  • Himalaya
  • Nationale 7
  • Plumes des champs
  • Méditerranée
  • Ténéré
  • Diois (Le)
  • Paysans
  • Roues libres
Couverture

Yves Boulvert, Mondes et cultures vol. 2, décembre 2011 :
« Procédant par courts chapitres, Jean-Pierre Valentin, après avoir évoqué la rude vie des salines, Agadez et Timia dans l’Aïr, relate son transect, proche de l’itinéraire du méhariste de Burthe d’Annelet en 1933. Il y accompagne la grande caravane touarègue vers l’escarpement oriental du Kaouar, soit 450 kilomètres en six jours effectifs, soit 75 kilomètres par jour : “deux tiers à pied, un tiers monté”, se désaltérant (les trois thés traditionnels) et grignotant en marchant. Selon l’aphorisme touareg : “Au bout de la patience, il y a le ciel.” À la fin, “Bilma est un hameau étonnant”, avec ses maisons en briques de terre salée, “moins sinistre que Dirkou”.
Au nord de ce pays toubou, Jean-Pierre Valentin relate sa visite dans les montagnes du Djado, où survivent moins de cinq cents habitants toujours sans instituteurs. “Ancré au cœur même du Sahara, le plateau de Djado reste méconnu, loin de tout et en proie à une insécurité fréquente.” Admirant gravures sur roche et peintures néolithiques, l’auteur regrette que “dans d’autres endroits plus accessibles, ce soient les hommes cupides et imbéciles qui détruisent ce patrimoine inestimable, universel”. Pire que le pillage, nous-même avons pu constater dans le massif voisin de l’Akakous en Libye, la destruction irrémédiable de telles reliques par barbouillage à la peinture acrylique. Pour quelle vengeance ?
“Pour rappel, nous sommes sur l’effroyable piste empruntée pour la traite des Noirs entre l’Afrique, le Maghreb et l’Arabie” du lac Tchad vers Tripoli. “Des milliers et des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont péri sur ce chemin maudit.” De Bilma vers Agadez au sud, Jean-Pierre Valentin accompagne ensuite une caravane touboue – familiale cette fois – notant qu’“un environnement unique forge une âme unique… et plus loin : “J’admire la hardiesse des femmes touboues…” mais aussi “la résistance des petits […] Une leçon d’endurance qui serait salutaire à nos bambins surprotégés, avachis et blasés.”
Jean-Pierre Valentin termine en évoquant le monde des éleveurs peuls wodaabe dont les parades et la danse yaake ont fait l’objet de plusieurs reportages. Face à la mécanisation, ces nomades ont du mal à survivre. Si les caravanes chamelières existent encore au Soudan, elles sont très réduites au Mali et ont pratiquement disparu en Libye. Cet hommage à un univers en sursis est un témoignage vécu bienvenu, intéressant et encore une fois remarquablement illustré. »


François Soleilhavoup, saharien, le 27 juillet 2009 :
« Le récit de Jean-Pierre Valentin, magnifiquement mis en scène et en images par les éditions Transboréal, plonge le lecteur, saharien ou non, dans l’univers mythique des chameliers convoyeurs du sel, depuis la rive orientale du Ténéré, le Kaouar, jusqu’à Agadez dans l’Aïr, une navigation hauturière de quelque 700 kilomètres. On est très loin ici de la description du désert pour touriste, avec ses stéréotypes, ses qualificatifs et ses superlatifs usés jusqu’à la corde, avec ses images convenues, d’une poésie de pacotille. Jean-Pierre Valentin n’est pas un saharien d’occasion, loin s’en faut. Ethnographe de terrain et documentariste d’une rare érudition, il parcourt le désert et le Sahel depuis plus de vingt ans avec les groupes dont il partage la vie : Touaregs, Toubous, Peuls. Comme Claude Lévi-Strauss, il “hait les exploits et les aventuriers, les matamores qui s’enorgueillissent d’histoires extraordinaires au contact des dernières tribus, comme faire-valoir” : tout ce que produit et vend notre temps médiatique qui gonfle d’importance l’expédition mécanisée où priment la valorisation du présentateur TV et le pseudo-engagement humanitaire d’une personnalité du spectacle. Une époque de voyeurs qui considère les peuples isolés et éloignés comme des sources d’Audimat auprès d’un public gavé d’images et englué dans le confort sécuritaire. Le beau livre Ténéré, Avec les caravaniers du Niger relate les plus récentes pérégrinations de l’auteur dans “ce pays sec et enclavé, l’un des plus déshérités de notre planète”. »

Www.deserts.fr, le 7 mai 2009 :
« Jean-Pierre Valentin est un vrai Saharien : il a passé la moitié de sa vie à accompagner des caravanes dans le Sahara. Ténéré est un livre où il a su transcrire à la fois la réalité de cette existence très dure et l’émotion que l’on peut éprouver à partager le quotidien des derniers grands caravaniers. »

Bernard Alleaume, www.amazon.fr, le 28 avril 2009 :
« L’essentiel. Pour tous ceux qui vont au désert pour la première fois, pour qu’ils laissent à la maison leur esprit d’Occidental. »

Claude Vautrin, Massif des Vosges n° 30, mars-mai 2009 :
« C’est vaste, c’est plat. La pleine lune est toute proche. Ici, le visible – la poignée de sable palpée par le madougou ou les arabesques dessinées par le vent – préfigure l’invisible : un puits, le puits intermédiaire, halte nécessaire au lent cheminement où l’on peut, par un de ces hasards déroutants, être confronté à la rude réalité de migrants en route pour un paradis hypothétique.
Pour mieux apprécier sans doute l’essentiel, “cette vraie fierté d’appartenir à une communauté particulière qui a l’air de braver un territoire particulier”. Comme l’illustre le
rago, l’initiation vécue dans la joie par les plus jeunes qui font pour la première fois l’expérience de l’itinérance caravanière. Jean-Pierre Valentin n’échappe pas à ce “bizutage”. Autant d’anecdotes livrées dans un ouvrage à la vraie vertu ethnographique et humaniste qui intègre, pour notre plus grand plaisir, le partage intense d’une caravane chez les Toubous et celui, tout aussi chargé d’informations et d’émotions, du monde des éleveurs wodaabe. Mais de cela, on ne dira pas plus. Lire un tel ouvrage ouvre à coup sûr des horizons de réflexion, nourrie, quoi qu’en dise l’auteur, par le sentiment de partager une sorte d’exploit, tout en prenant conscience de l’importance des détails de la vie : un thé partagé en marchant, un échange, ou encore les aléas du tournage quand, ayant pris quelque retard, il faut rattraper bêtes et hommes en cheminement permanent. Ce qu’est visiblement la quête de Jean-Pierre Valentin. »

© Transboréal : tous droits réservés, 2006-2024. Mentions légales.
Ce site, constamment enrichi par Émeric Fisset, développé par Pierre-Marie Aubertel,
a bénéficié du concours du Centre national du livre et du ministère de la Culture et de la Communication.