Interviews


Plateau du Cézallier – Auvergne (France)
Année 2007
© David Genestal

Julien Leblay – La vie à pleins poumons
propos recueillis par Matthieu Delaunay

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Un problème de santé vous a mené au vélo. Est-ce la passion du vélo qui vous incite à voyager ?
Le vélo a été pour moi un excellent outil de rééducation après un accident de tracteur où j’ai eu les deux poumons très grièvement atteints. Très vite, je me suis rendu compte qu’il s’agit d’un excellent moyen de transport et un fabuleux moyen pour rencontrer. Ce n’est donc pas véritablement une passion du vélo qui m’anime, mais plus une volonté de voyager au plus simple et au plus près des gens.

Quel plaisir vous procure le voyage à vélo ?
Voyager à vélo, c’est être seulement soumis aux saisons et aux situations géopolitiques parfois difficiles pour certains pays. C’est également le plaisir de l’effort, que mon corps réclame à mesure que j’avance dans mes périples. Il s’agit d’un objet sympathique que les gens ont plaisir à regarder, à toucher, à soupeser. Les rencontres sont souvent très chaleureuses et surprenantes.

L’association pour laquelle vous militez promeut le don du sang. Pratiquement, comment cela se passe-t-il au cours de vos voyages ?
J’ai créé avec mon ami Fabien Leszczynski l’association « Les Voyageurs au grand cœur » dans le but de promouvoir le don du sang. Avant chaque voyage, nous entrons en relation avec les différents organismes responsables du don du sang. Ainsi lorsque nous arrivons dans un pays, nous rencontrons des journalistes, faisons des interventions dans des écoles ou universités pour sensibiliser la population locale à ce geste si important. Au retour, une série de conférences est effectuée en étroite relation avec l’Établissement français du sang. Là encore, je présente mes voyages à un public si possible jeune, parfois moins, comme une façon ludique et originale d’aborder le don du sang.

À vos yeux, à quoi ressemble le voyageur parfait et pourquoi ?
Je ne suis pas sûr qu’il existe un voyageur parfait ! Chacun voyage avec ses qualités et ses travers, chacun connaît de belles journées et de plus ternes. Le voyageur, aussi parfait soit-il, peut très bien être aimable ou de mauvais poil, poli ou hautain. Comme le disait Bouvier, c’est le voyage qui fait l’homme. Comme il n’y a pas de voyage parfait, il n’y a sûrement pas de parfait voyageur.

Y a-t-il un récit de voyage, à vélo ou non, qui vous ait particulièrement marqué ?
J’ai beaucoup aimé le « Tour du monde à vélo » de la famille Hervé. Il montre avec simplicité que le voyage à vélo est accessible à tous, et que tous les rêves peuvent être réalisés. Maintenant, je lis davantage de littérature liée aux pays que je traverse. J’ai ainsi beaucoup apprécié Le Pont sur la Drina d’Ivo Andric pour ce qui a trait à l’ex-Yougoslavie, Avril brisé d’Ismaïl Kadaré pour l’Albanie. D’autres couleurs, d’Orhan Pamuk, qui m’en apprend beaucoup sur la Turquie, que je m’apprête à traverser avec mon amie Marion dans quelques mois, toujours à vélo !
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