L’écovolontariat

Touchée par ses séjours répétés aux hautes latitudes, Laurence Girard développe une association d’écovolontariat chargée de sensibiliser le public à la préservation de la faune.


Dès l’âge de 12 ans, Laurence Girard rêvait d’espaces vierges où les animaux sont rois, où la nature est reine. Après plusieurs virées dans les contrées nordiques (Norvège, Québec), elle découvre l’antichambre de l’Arctique en Islande : un désert froid, un monde minéral, les volcans et les glaciers, les mers glacées et les sources chaudes… Magie de l’Islande, pays des moutons et des chevaux en semi-liberté, des limicoles et des sternes arctiques au nid, atmosphère de pluie et de solitude où elle se retrouve face à elle-même et se sent vivre intensément. Sa vocation pour la protection de la nature naît de cet émerveillement, de son désir de la faire découvrir et de contribuer à la protéger. Après une réorientation de ses études en tourisme vers l’écotourisme polaire, elle se retrouve sur un bateau au Spitzberg en 1992 et décide alors d’organiser sa première expédition dans l’Arctique. Ses compagnons d’expédition seront Patryck Vaucoulon, dessinateur naturaliste et amateur polaire, et Stéphane Abouaf, passionné de ski nordique. Leur objectif sera l’île Wrangel en mer des Tchouktches, réputée pour sa concentration en ours blancs, morses et bœufs musqués. Ce seront deux mois de bonheur, d’observation, de rencontre avec des scientifiques, de froid aussi, et ses premières expériences de « chercheur amateur ». De formation littéraire, la jeune femme a toujours rêvé de sciences, de recherche, et elle peut enfin réaliser son rêve au côté de Dimitri, le spécialiste des bœufs musqués et des rennes, et d’Anatoli, spécialiste des ours et des morses. Une idée germe alors dans son esprit : créer un pont entre scientifiques et néophytes.
De retour dans son studio parisien, Laurence Girard ne songe qu’à une chose : repartir dans les régions polaires ! Le premier coup de téléphone vient de l’Institut polaire de Cambridge. Bernard Stonehouse, spécialiste du manchot empereur, son maître spirituel d’alors, lui annonce : « Ça y est, je t’ai trouvé un bateau de croisière pour aller en Antarctique. Tu seras débarquée avec trois autres chercheurs pour monter un camp temporaire et tu seras reprise deux mois après, si le temps le permet ! Prépare ton projet de recherche, tu pars dans deux mois… » Ce seront deux mois de bonheur, de solitude, de huis clos avec cette petite équipe, de longues observations et de vie partagée avec les phoques, les manchots et les oiseaux volants, l’occasion d’approfondir sa formation de naturaliste amateur. En effet, l’île Livingstone est tellement agitée par le mauvais temps (quatre jours de soleil en deux mois et demi) que les touristes ne peuvent débarquer et que son étude sur l’impact des visiteurs ne peut se poursuivre. Elle en profite donc pour épauler les trois jeunes biologistes dans leurs suivis : inventaire avifaune et pinnipèdes ; comptage des œufs, puis des jeunes manchots ; observation du comportement des éléphants de mer ; cartographie de la végétation, etc.
De retour en France, elle fonde à la fin de 1994 l’association À Pas de Loup, des volontaires pour la nature, et développe l’écovolontariat, un outil d’aide aux scientifiques et gestionnaires de l’environnement, un moyen pour le grand public de participer activement à la protection de la nature et d’approcher ce monde sacré de la science. À Pas de Loup propose l’équivalent de missions humanitaires, mais pour la protection de la nature, en France et à l’étranger. Aujourd’hui, fière de ses dix années d’existence, l’association compte environ six cents adhérents, prêts à partir pour une mission d’une semaine à six mois. Les projets retenus concernent aussi bien la surveillance des phoques en baie de Somme, le suivi des oiseaux migrateurs dans les Pyrénées, la protection des tortues marines en Grèce comme au Costa Rica, que le reboisement au Togo ou à Madagascar.
À Pas de Loup
12, rue Malautière
26220 Dieulefit
tél. 04 75 46 80 18
fax 04 75 46 80 18
e-mail info@apasdeloup.org
site www.apasdeloup.org


Portrait rédigé par : Gaële de La Brosse
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