Les routes de la soie : mythes et réalités

Son père était médecin des troupes coloniales. Après avoir été interprète auprès des forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale, sa mère s’était engagée dans l’armée française. Le rythme des voyages allait bercer l’enfance de Lucette Boulnois, puis sa jeunesse, et l’apprentissage des langues lui sembla tout naturel. Après des études de russe et de chinois à l’Institut national des langues et civilisations orientales et à l’université de Paris-Sorbonne, elle soutient une thèse de troisième cycle sur « Les échanges entre le Népal et la Chine et leurs implications socio-économiques au Népal ». Dans ses fonctions professionnelles, elle reste fidèle à ses deux grandes passions : après plusieurs années au Centre de documentation sur la Chine contemporaine de l’École pratique des hautes études, elle devient ingénieur de recherche au CNRS dans le domaine himalayen. Son ouvrage, La Route de la soie, publié aux éditions Arthaud en 1963, en pleine guerre froide, révéla au public un monde alors interdit : l’Asie centrale soviétique et chinoise. Deux fois réédité, puis entièrement révisé dans l’édition parue chez Olizane, ce livre a été traduit en neuf langues : anglais, allemand, espagnol, polonais, hongrois, portugais, italien, japonais et chinois. Un bel hommage rendu à un ouvrage de référence, dont les idées circulent, par-delà les frontières, au fil d’une route imaginaire qui se construit et se défait au gré de l’histoire…


Comment vous êtes-vous intéressée aux routes de la soie ?


Ma réponse va peut-être vous surprendre : ce n’est pas la révélation de tel ou tel récit de voyage qui m’a attirée vers ces régions, mais la lecture assidue des journaux soviétiques. Par fidélité familiale peut-être – à l’égard de mes lointains ancêtres russes, et aussi parce qu’on m’avait fait lire les grands auteurs du XIXe siècle –, j’avais en effet appris le russe à l’Institut national des langues et civilisations orientales. Dans les années 1950, je dépouillais la presse des cinq républiques soviétiques d’Asie centrale : plus encore que la littérature, la lecture des journaux apporte une image très vivante des pays et de leur population. Je fréquentais également les bons libraires russes parisiens, dont la Maison du livre étranger, rue de l’Éperon. Un jour, je me suis présentée à Sylvain Contou, des éditions Arthaud, avec, sous le bras, un ouvrage que je souhaitais traduire. Il déclina mon offre, mais me fit une autre proposition : il envisageait de publier un livre sur la route de la soie dans la collection « Signes des temps ». L’idée était audacieuse, car ces régions étaient fermées aux étrangers pour cause de guerre froide. L’image qu’en avaient les Occidentaux était donc plus proche de la légende que de la réalité : comme les enfants qui, lisant Jack London, imaginent un univers boréal rempli de trappeurs, nous avions de ces contrées l’image des Mille et Une Nuits… J’étais moi-même attirée par l’Orient et l’Extrême-Orient. Ayant vécu deux ans à Hanoi, j’avais été gagnée par la fascination et le rayonnement qu’exerce la civilisation chinoise. Autant vous dire que j’ai accepté cette offre et que je me suis aussitôt mise au travail.
Peu après, je suis devenue bibliothécaire à l’École pratique des hautes études, au Centre de documentation sur la Chine contemporaine que dirigeait Jacques Guillermaz. Parallèlement, je suivais des cours de chinois à la Sorbonne. Puis je suis entrée en 1966 au CNRS, dans le domaine des études himalayennes, et me suis tournée vers le Népal et le Tibet.

Vous n’aviez alors jamais pu fouler l’Asie centrale à laquelle vous aviez consacré tant d’années de recherches. Comment l’avez-vous découverte ?


C’est là une drôle d’histoire. Un jour, j’ai reçu une lettre d’un certain Geng Sheng, de l’Académie des sciences sociales de Chine, qui m’annonçait qu’il venait de traduire et de publier mon livre de 1963 sur la route de la soie. Il cherchait en fait à me joindre depuis deux ans. On m’invitait à un colloque qui devait se tenir en 1987 à Dunhuang, à quelque 2 000 kilomètres à l’ouest de Pékin. Ce fut mon premier voyage là-bas et aussi mon premier contact avec la Chine communiste. Je m’y rendis avec un bagage quelque peu hétéroclite. J’avais de la Chine ancienne l’héritage de Confucius, du taoïsme et autres classiques. Aux Langues’O, j’avais ensuite découvert la littérature moderne et les auteurs révolutionnaires. La Chine était déjà dans la période « Réforme et ouverture », pas encore dans l’« Économie socialiste de marché ». En outre, longtemps coupés de la vie scientifique occidentale, les Chinois étaient très curieux de découvrir ce qui s’était fait en Europe depuis trente ans. Au cours de ce voyage, j’ai surtout rencontré des universitaires mais, à première vue, de ce que l’on pouvait percevoir dans un séjour si bref, j’ai eu fondamentalement l’impression d’un peuple arc-bouté contre une digue : un effort tenace, immense, pour ne pas être submergé par toutes les menaces, pour construire, pour survivre à la pression démographique, aux possibles pénuries. Peut-être une survivance de la lutte des Chinois depuis toujours contre les inondations du fleuve Jaune ou bien leur lutte actuelle, dans le nord et le nord-ouest, contre la désertification.

Cette période de votre vie oscille en quelque sorte entre le rêve et la réalité : vous avez d’abord imaginé ces régions avant de les découvrir. Ces deux dimensions ne pourraient-elles pas définir la route de la soie ?


On peut dire en effet qu’il y a deux « routes de la soie » : l’une, réelle, s’inscrit assez précisément dans le temps et dans l’espace ; l’autre, imaginaire, est celle qui habite les esprits de nos contemporains. Au plan historique, on peut utiliser l’expression « route de la soie » à partir du moment où s’est instauré un flux commercial régulier transcontinental. Cette époque débute au milieu du IIe siècle avant notre ère, avec le voyage d’exploration de Zhang Qian. La Chine, harcelée par les Xiongnu nomades, recherche alors des alliés pour prendre à revers ces ennemis. En 138 avant J.-C., notre voyageur s’élance courageusement dans l’inconnu. Son périple, qui dura treize ans, est un vrai roman d’aventures. Deux fois capturé, il parvint toujours à s’échapper. Quittant la capitale chinoise et se dirigeant vers le nord-ouest, puis l’ouest, il traversa plusieurs principautés pour arriver dans la vallée du Ferghana. Il y séjourna quelque temps, y découvrant des plantes inconnues des Chinois comme la luzerne, la vigne, la carotte, l’ail, le sésame et aussi d’excellents chevaux. La mission poussa encore à l’ouest, jusqu’à la Bactriane, le terme du voyage. Elle revint en Chine par un autre itinéraire, plus au sud. Mais cette route était également jalonnée d’embûches : parti avec une centaine d’hommes, Zhang Qian revint avec deux compagnons seulement. L’empereur Wudi l’accueillit triomphalement. Car si son envoyé n’avait pas réussi à nouer de solides alliances, il avait fait bien plus : il avait révélé à la Chine un monde inconnu, des royaumes riches et peuplés comme la Perse et le monde romain… Aujourd’hui encore, Zhang Qian est l’un des héros de l’histoire chinoise.

Quelles furent les grandes époques de la route de la soie et jusqu’à quelle date peut-on utiliser ce terme ?


Cet itinéraire commercial fut établi en moins d’un siècle. Le plus gros partenaire de la Chine était alors la Perse, qui desservait ensuite les pays occidentaux, via la Syrie et les ports méditerranéens. Les royaumes situés entre la Chine et la Perse commerçaient également dans les deux sens. Une route reliait le Xinjiang et l’Afghanistan actuels aux ports du nord-ouest de l’Inde que fréquentaient les navires venus de la mer Rouge et du golfe Persique, convoyant des marchandises des pays méditerranéens, de l’Arabie et de l’Afrique orientale. Les ports de Ceylan ont reçu navires et marchandises de toute provenance. Au nord, des itinéraires passant par l’Ouzbékistan actuel aboutissaient à la mer Caspienne, au Caucase et à la mer Noire. Les grandes époques de cette route furent celle des Han (jusqu’au début du IIIe siècle de notre ère), puis celle des Tang (du VIIe siècle au début du Xe siècle), enfin la période mongole, contemporaine de Marco Polo. On peut dire que la route de la soie n’est plus une réalité à l’aube du XVIe siècle, avec le développement du commerce maritime : les Portugais, contournant l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance, prenant pied dans plusieurs ports de l’Inde, détournèrent vers eux les flux commerciaux entre l’Orient et l’Europe.
Outre la soie, les Chinois exportaient de nombreuses marchandises. Leur fer, par exemple, était très prisé. Un transfuge, au Ier siècle, transmit leur technique de l’acier à un royaume d’Asie centrale et aux Parthes. On connaît le fameux épisode de la bataille de Carrhes, où les légionnaires romains, selon le chroniqueur, furent éblouis par l’éclat des armures parthes et les soieries des oriflammes. Une quantité innombrable d’autres productions fut mise en circulation : substances aromatiques (épices, parfums) ou médicinales, bois de teinture, pierres précieuses…

La soie n’était donc pas, sur ces itinéraires, le seul objet de commerce. Pourquoi l’histoire l’a-t-elle retenue au détriment des autres marchandises convoyées ?


La soie fut non seulement le premier objet exporté, mais aussi l’objet d’échanges commerciaux très spécifiques. Il faut en effet s’imaginer l’empereur de Chine comme une sorte de souverain « cosmique » dont tous les peuples sont les vassaux : il accordait des présents et recevait en échange des tributs. C’est le schéma que présentent les historiens chinois anciens. L’empereur de Chine offrait donc des soieries et recevait en guise de tributs des curiosités locales : lion, chien nain, œuf d’autruche, armure, jade, chevaux, parfums, etc. Dans la réalité, des échanges commerciaux accompagnaient ces échanges symboliques et le système « présent-tribut » ne fut souvent qu’une fiction diplomatique. En dehors de ce cadre chinois, toutes les formes de commerce se rencontrèrent sur les routes de la soie. Les textiles y occupent une place prépondérante, et particulièrement la soie, à la fois comme tissu de luxe et comme valeur d’échange et valeur refuge, en somme comme une monnaie forte, dont elle avait les caractéristiques : acceptée partout, de valeur stable, divisible, transportable, elle se conservait bien et représentait une grande valeur sous faibles poids et volume.
L’engouement pour ces soieries si coûteuses en Occident (et ses conséquences financières) alarma périodiquement les gouvernements des pays acheteurs. Dès le Ier siècle, à Rome, l’empereur Auguste limita l’usage de la soie par un édit, interdisant notamment aux hommes de porter des vêtements de cette matière. Quant au roi de Khotan, il fut confronté à un étrange problème : à force d’échanger du jade contre la soie, il se trouva en pénurie de jade. L’un de ses ministres lui souffla alors une idée ingénieuse : pour ne manquer ni de l’un ni de l’autre, il suffisait de capter le secret de la fabrication de ces riches étoffes. Le roi demanda une princesse chinoise en mariage et on la convainquit de passer en fraude des œufs de vers à soie. La princesse y réussit en les cachant dans ses cheveux. Quelques graines de mûrier passèrent inaperçues dans son coffret de pharmacie et, parmi les suivantes qu’elle emmenait avec elle, se trouvaient des femmes habiles à élever des vers à soie et dévider les cocons. C’est ainsi que, vers l’an 400, le précieux secret échappa aux Chinois. Il allait ensuite connaître une large diffusion, à la faveur des guerres et des conquêtes. En 552, sous l’empereur Justinien, des moines nestoriens apportèrent à Byzance – toujours en fraude – des œufs de vers à soie. Puis on en éleva dans l’Empire musulman (Syrie, Espagne et Sicile), et en Italie. La sériciculture n’arriva en France qu’assez tardivement : introduite par les papes en Avignon, elle fut développée sous le règne de Louis XI.

Les marchands n’avaient-ils pas un rôle dans les échanges autres que matériels ?


En effet. Bien que souvent vilipendés par les moralistes, les marchands qui assurèrent ce commerce lointain ont joué un rôle important dans un monde où les communications étaient difficiles, irrégulières et aléatoires. Ils ont été les vecteurs de la transmission des marchandises (pas uniquement des produits de luxe, comme l’ont déploré maints économistes, mais aussi des denrées essentielles à la vie matérielle, à la santé, à la prospérité) et des connaissances géographiques, des itinéraires, des nouvelles sur la situation politique et économique des pays étrangers. Le Livre des Tang, écrit vers le XIe siècle, décrit par exemple de façon très précise la manière dont on pêche le corail en Méditerranée orientale, à l’aide d’un dispositif évoquant notre « croix de saint André ». Les relations de voyage des marchands alimentent les ouvrages des géographes, historiens et compilateurs, et certains grands récits seront encore, dix ou vingt siècles après, étudiés, traduits, commentés… Tel Le Périple de la mer Érythrée, dont l’auteur fut probablement un marchand grec ou syrien d’Alexandrie du début de l’ère chrétienne. Polyglottes, ils diffusent la connaissance des langues et fournissent des traducteurs. Ils transmettent les nouvelles, les rumeurs, et colportent aussi les légendes. Leur maîtrise des itinéraires et l’habitude du voyage les amènent également à faire office de messager ou d’envoyé d’un souverain, à opérer une tractation, à convoyer une personne de haut rang jusqu’à un royaume lointain, à rapporter un objet ou un document. On se souvient par exemple de l’histoire d’Aziz, dans Les Mille et Une Nuits : chargé de se renseigner sur une princesse lointaine que le prince de la Perse veut obtenir pour épouse, il achète des marchandises de grande valeur, se joint à une caravane et se met en route pour les sept îles du Camphre et du Cristal. Dans un second voyage, il servira de guide à la mission chargée d’aller quérir la princesse. Les marchands peuvent enfin être sollicités pour prêter une forte somme, pour une avance ou une rançon. À eux seuls, ils tiennent lieu de poste, de banque, de journal…

Quels furent les autres agents de ces échanges ?


De nombreux autres « agents de transmission » participèrent aux échanges de marchandises, de techniques, de doctrines religieuses, de connaissances et d’idées. Les relations diplomatiques, tout d’abord, au gré des voyages des ambassadeurs, des présents entre les souverains… et des mariages princiers. La guerre ensuite, avec les pillages, la dispersion des biens (or, gemmes, rouleaux de soieries, chevaux…), la capture d’otages et la mise en esclavage, le transfert de populations, de soldats, de techniciens (tisserands, orfèvres, artisans), de savants, de traducteurs, de femmes… Des religieux contribuèrent par ailleurs à la circulation des idées : missionnaires, fidèles fuyant la persécution dans leurs pays, moines bouddhistes chinois allant en Inde à la recherche des textes sacrés, etc. Il faut enfin parler d’une figure capitale dans ces échanges culturels : celle du traducteur. Ce rôle fut souvent assumé par des moines savants : la diffusion des différents courants religieux est en effet indissociable de la traduction. Ils inventèrent des alphabets, des transcriptions phonétiques, créèrent des grammaires, des dictionnaires…

L’expression « route de la soie » a connu une fortune étonnante, au point de rassembler, dans un nom au singulier, le faisceau de ses multiples réalités. Faut-il y voir une victoire du mythe ?


Dans l’esprit de nos contemporains occidentaux, c’est en effet la route imaginaire qui domine, avec ses noms magiques mais réducteurs : Alexandre le Grand, Gengis Khan, le Prêtre Jean, Sindbad le marin, Marco Polo, Tamerlan… Quant à la zone géographique, on a tendance à la limiter à l’Asie centrale, alors qu’en réalité les marchandises étaient acheminées jusqu’aux rives de la Méditerranée. Il faut cependant savoir que l’expression « route de la soie », à l’origine de ce mythe, est récente : elle a été employée pour la première fois à la fin du XIXe siècle, par le géographe allemand Ferdinand von Richthofen. Puis elle a sommeillé jusqu’au milieu des années 1970, époque à laquelle elle a conquis les cœurs. La Chine, s’ouvrant au tourisme, s’en est emparée à son tour, faisant de la Si Lu le maître mot d’un voyage de rêve. Or cette expression, en français comme en chinois, est inexacte. D’abord parce que les itinéraires commerciaux furent multiples. Ensuite, parce qu’en guise de routes, il fut plutôt question de pistes…

Ne peut-on définir cet itinéraire comme un trait d’union entre l’Orient et l’Occident, l’Occident et l’Orient… l’aboutissement d’un vieux rêve de réconciliation de deux bouts du monde, limites des terres habitées ?


Réconciliation n’est peut-être pas le mot. Avant le voyage de Zhang Qian, tout ce qui se trouvait à l’extrême ouest, pour les Chinois, était dangereux, peuplé de démons et de monstres hybrides, d’anthropophages, de bêtes féroces, de serpents ou de brigands. La porte de Jade ouvrait sur un désert effrayant. L’antique Livre des montagnes et des mers exprime cette vision géographique archaïque : au-delà des monts Kunlun se trouvent les sources jaunes de la Mort, le royaume de la reine mère d’Occident, la pêche d’immortalité. Le voyage d’exploration de Zhang Qian révéla aux Chinois un peu de la réalité de cet Occident lointain « jusqu’à l’endroit où le soleil se couche »… De son côté, quelques siècles plus tard, Cosmas Indikopleustès, un marchand chrétien d’Alexandrie, plaçait la Chine ou « pays de Tsin » à l’extrémité orientale du monde habité : au-delà, pensait-on, il n’y avait qu’une mer, sur laquelle on ne naviguait pas. De même, les Romains situaient les Sères (les Chinois) entre l’Inde et les Scythes anthropophages.
À l’est comme à l’ouest, cette peur des terres inconnues était contrebalancée par la curiosité, l’espoir d’en retirer quelque chose d’utile, la volonté de puissance du conquérant, des considérations stratégiques. Hormis les religieux – missionnaires, pèlerins, moines à la recherche des textes sacrés et de l’enseignement, bouddhistes, chrétiens ou autres –, le mot « union » a plutôt été entendu comme « réunir sous sa domination »…
En définitive, l’histoire réelle des routes de la soie n’a rien de romantique. C’est une suite de conquêtes, de guerres, de villes mises à sac, de populations exterminées ou réduites en esclavage, transférées, déportées. La transmission des techniques et savoirs utiles – la sériciculture, le papier, l’acier chinois, et maintes autres connaissances – s’est le plus souvent accomplie par capture et transfert forcé, ou par fraude, ou par pillage, toujours par fait de guerre : diffusion qui s’avère être un effet collatéral bénéfique d’une catastrophe. Mais ce qui a été transmis est le résultat de l’intelligence et de l’effort continu des hommes pour améliorer les techniques, augmenter les connaissances, les savoirs, la compréhension du monde – visible et invisible – et c’est aussi, car l’homme ne vit pas seulement de pain, l’élan spirituel qui propagea des religions et des lois nouvelles, l’apport des artistes, peintres ou sculpteurs, calligraphes ou musiciens, en prise directe avec la divinité.
Dans l’histoire du continent eurasiatique, où la création et la destruction sont continuellement mêlées, c’est « la frange d’or du nuage noir » ; c’est la marge d’espoir.

Propos recueillis par : Émeric Fisset & Gaële de La Brosse
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