David Adjemian

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Rue Jacques-Offenbach – Paris (France)
Année 2017
© David Adjemian
Auteur et chanteur.

Une vocation précoce :


« Le 29 octobre 1981, Georges Brassens meurt âgé de 60 ans. J’ai 5 ans. Quelques jours plus tard, l’institutrice de mon école maternelle nous demande si nous le connaissions. Oui ! Ses chansons me sont familières. Mon père les chante. Comme le “poète sétois”, il s’accompagne à la guitare, l’instrument posé sur la cuisse gauche. Il chante à pleine voix, entouré d’un auditoire restreint mais fidèle : ma mère, mes deux frères, le chat et moi. L’institutrice me propose d’entonner la Chanson pour l’Auvergnat. Immédiatement mon ventre se crispe. Comment refuser ?
Octobre 1951, trente ans plus tôt : Brassens débute sa carrière, au cabaret du Lapin agile. Dans les loges, il ne parvient plus à accorder son instrument. Alexandre Lagoya, le guitariste à la future renommée internationale, accepte de s’en charger. Il pourrait lui rendre une guitare complètement fausse : le chanteur ne distingue plus rien. Le trac, dira Lagoya, provoquait chez Brassens comme une “espèce de brouillard dans son cerveau”.
Je chante avec une ou deux hésitations sur les paroles ; on me souffle les mots manquants. Je termine seul la chanson. Mes camarades m’applaudissent. Je rougis. À la sortie de l’école, l’institutrice félicite ma mère. Celle-ci n’est pas étonnée. Elle m’entend souvent chantonner. Dans ma chambre, dans le bain, pendant les longs voyages en voiture, et aussi quelquefois le matin très tôt, dans le couloir, quand tout le monde dort et que j’estime qu’il est temps de se lever. Bien des années après, j’appris que Georges Brassens, au même âge, pouvait chanter par cœur deux cents chansons… »


Extrait de :

L’Âme de la chanson, Petite esthétique des refrains populaires
(p. 11-12, Transboréal, « Petite philosophie du voyage », 2010)

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