Julie Sibony

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Région de Hama – site hellénistique d’Apamée (Syrie)
Année 2005
© Axelle Hutchings
Traductrice littéraire de l’anglais et de l’italien vers le français.

Introduction – De mains en mains :


« “Alors, c’était comment ton tour du monde ?”
Et moi, navrée de décevoir mon interlocuteur : je n’ai pas fait le tour du monde, seulement celui de la Méditerranée. Un bien petit monde pour un si long voyage. Les gens s’étonnent que, quitte à prendre une année sabbatique, je n’aie pas eu envie d’aller découvrir des contrées plus lointaines. Mais pourquoi faudrait-il que voyage rime avec exotisme ? Chaque fois que je feuilletais un atlas en rêvant à un périple au long cours, mon doigt finissait toujours par glisser vers les rivages de cette mer familière. Peut-être parce qu’il faut bien une première image pour amorcer la pompe à rêve.
Et des images de Méditerranée, j’en avais plein la tête. J’avais deux mois la première fois que j’ai traversé le détroit de Gibraltar pour aller voir mes grands-parents paternels au Maroc. Après ça, même n’ayant plus de famille là-bas, je n’ai jamais rompu le lien avec ce pays qui tient une place particulière dans ma géographie intime. Il y a aussi l’Italie, presque une patrie d’adoption. Et puis l’Espagne, la Grèce, Israël, l’Égypte, la Jordanie : tous ces endroits que j’ai visités et où je ne me suis jamais sentie complètement étrangère. Beaucoup moins qu’à New York, bizarrement, où j’ai pourtant vécu un an et où rien ne m’était inconnu. Alors à quoi ça tient, cette impression d’être un peu chez moi sous n’importe quelle latitude de la Méditerranée ? À la vibration de la lumière, à l’odeur du figuier, aux siècles d’histoire empilés sous mes pieds, à l’huile d’olive, à la langueur des jours d’été et la douceur du soir sur la corniche, au verre de thé ou de café qu’on vous tend partout en geste d’hospitalité ? »


Extrait de :

Méditerranée, Un an de route et d’échanges
(p. 2-3, Transboréal, « La clé des champs », 2007)

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